Can. 2018. Drame de Michel Jetté avec Jézabel Drolet, Emmanuel Auger, Paul Dion. Incapables de supporter le stress causé par leurs nouvelles responsabilités, une directrice de banque et son conjoint réparateur en téléphonie se retrouvent dans l'impasse. Prémisse ambitieuse, très mal exploitée. Récit anecdotique et invraisemblable. Dialogues pauvres. Maladroite utilisation d'effets de style baroques. Interprétation inégale. (sortie en salle: 21 septembre 2018)
Incapables de supporter le stress causé par leurs nouvelles responsabilités, une directrice de banque et son conjoint réparateur en téléphonie se retrouvent dans l'impasse. Prémisse ambitieuse, très mal exploitée. Récit anecdotique et invraisemblable. Dialogues pauvres. Maladroite utilisation d'effets de style baroques. Interprétation inégale. (sortie en salle: 21 septembre 2018)
Pour son cinquième long métrage, Michel Jetté délaisse le thriller criminel et l'étude de moeurs pour aborder un sujet plus ambitieux et éminemment contemporain: l'asservissement des masses par le travail. Hélas, ce changement de registre s'avère malheureux à tous égards. Anecdotique et invraisemblable, le scénario est truffé de dialogues pauvres. En têtes de chapitre, les citations du "Discours de la servitude volontaire" d'Étienne de la Boétie sont insuffisamment mises en valeur à l'écran. À la réalisation, Jetté semble avoir oublié la maîtrise technique dont il avait fait preuve dans HOCHELAGA et HISTOIRE DE PEN, et à un degré moindre dans BUM RUSH. Les effets de style baroques (rires ajoutés à la trame sonore, surimpressions, ralentis, etc.) se révèlent plus que maladroits. Enfin, l'interprétation, très inégale, ne parvient jamais à faire ressentir la lourdeur du désespoir des personnages.
Texte : Charles-Henri Ramond