É.-U. 2018. Comédie satirique de Sam Levinson avec Odessa Young, Hari Nef, Suki Waterhouse. Accusée à tort du piratage des comptes Internet des notables de sa petite ville, une adolescente, qui envoyait des sextos à un homme marié, est victime de la vindicte populaire. Fable sociale ludique et mordante. Dénonciation vigoureuse, mais pas toujours subtile, des maux de l'Amérique de Trump. Réalisation inventive. Interprétation dans la note. (sortie en salle: 21 septembre 2018)
Accusée à tort du piratage des comptes Internet des notables de sa petite ville, une adolescente, qui envoyait des sextos à un homme marié, est victime de la vindicte populaire. Fable sociale ludique et mordante. Dénonciation vigoureuse, mais pas toujours subtile, des maux de l'Amérique de Trump. Réalisation inventive. Interprétation dans la note. (sortie en salle: 21 septembre 2018)
Le fils de Barry Levinson (DINER, RAIN MAN) frappe fort avec cette fable sociale mordante, qui dénonce avec vigueur - à défaut de subtilité - les maux de l'Amérique de Trump: fascination des armes à feu, climat de chasse aux sorcières, intégrité des institutions bafouées, etc. Sur un plan plus universel, Sam Levinson fustige avec une égale énergie la rectitude politique, l'hypersexualisation et surtout, la propension des individus à étaler sans retenue leurs secrets les plus intimes sur les réseaux sociaux. Et en transformant au dernier droit la victime assiégée en contre-attaquante forcenée, l'auteur célèbre le "girl power" sur un mode résolument gore et bédéesque, à grands coups de clins d'oeil à la série THE PURGE. La caméra, souple et inquisitrice, accentue la tension lors d'une remarquable séquence-pivot dans une demeure aux vastes et multiples fenêtres, tandis que le montage frénétique fait un bel usage dramatique de l'écran fragmenté. Sans être transcendante, l'interprétation demeure dans le ton particulier de l'oeuvre.
Texte : Louis-Paul Rioux