É.-U. 2018. Documentaire de . Rencontre avec Steve Bannon, stratège politique et cofondateur du site d'extrême droite Breitbart News, qui a conduit Donald Trump à la présidence des États-Unis. Entrevue illustrée, aux allures de match nul. Réflexion fascinante sur la propagande et le cinéma. Réalisation voyante, pas toujours convaincante. Charisme trouble de S. Bannon. (sortie en salle: 15 novembre 2019)
Rencontre avec Steve Bannon, stratège politique et cofondateur du site d'extrême droite Breitbart News, qui a conduit Donald Trump à la présidence des États-Unis. Entrevue illustrée, aux allures de match nul. Réflexion fascinante sur la propagande et le cinéma. Réalisation voyante, pas toujours convaincante. Charisme trouble de S. Bannon. (sortie en salle: 15 novembre 2019)
Après ses films consacrés à Robert McNamara et Donald Rumsfeld, Errol Morris semble compléter ici une sorte de trilogie sur les penseurs de la droite américaine. Son nouveau sujet le désarçonne toutefois d'entrée de jeu, en affirmant qu'il s'est mis à produire des films après avoir vu un des siens (THE FOG OF WAR). Du coup, le spectateur a droit à une confrontation étrange, entre Morris et celui qui pourrait être son double inversé. Filmé dans la réplique du décor d'un des films préférés de Bannon (TWELVE O'CLOCK HIGH), AMERICAN DHARMA formule également une réflexion fascinante sur la propagande et le cinéma, les deux hommes échangeant sur plusieurs films qui ont façonné leur vision du monde. Malheureusement, l'exercice prend parfois des airs de match nul, tant le réalisateur (avec ses parti-pris formels trop voyants et pas toujours convaincants) semble se perdre en tentant de battre Bannon à son propre jeu (ou en le laissant pérorer longtemps, sans oser l'interrompre). Restent un dialogue de sourds étonnant, quelques temps forts et le charisme trouble de Steve Bannon. Lequel était également à l'oeuvre dans le récent documentaire THE BRINK, d'Alison Klayman.
Texte : Georges Privet