L’AVIS DE MEDIAFILM

Anne Fontaine ne va jamais là où on l'attend. Après le drame historique LES INNOCENTES, lui-même précédé de l'hommage littéraire GEMMA BOVERY, elle revient avec une adaptation libre et résolument contemporaine du roman d'Édouard Louis, "En finir avec Eddy Bellegueule". Une occasion pour la réalisatrice de poursuivre, après NETTOYAGE À SEC, NATHALIE et ADORE, son exploration du désir et de la sexualité sous toutes ses formes. Partant d'un récit initiatique et identitaire somme toute classique, Fontaine et son scénariste Pierre Trividic (CEUX QUI M'AIMENT PRENDRONT LE TRAIN, LADY CHATTERLEY) brossent un portrait psychologique et social habilement fragmenté, prétexte à une dénonciation directe mais sans lourdeur de l'intolérance et de l'ignorance. Les très solides prestations de Finnegan Oldfield (UNE VIE), Grégory Gadebois (ANGÈLE ET TONY) et du jeune Jules Porier - nouveau venu fort prometteur - font oublier le rythme flottant du dernier tiers et quelques clichés dans le traitement.

Texte : Louis-Paul Rioux