L’AVIS DE MEDIAFILM

Après l'épatant Brian Cox dans le CHURCHILL de Jonathan Teplitzky, c'est au tour d'un Gary Oldman méconnaissable de camper, avec un fascinant mélange de bouffonnerie et de gravité, le vieux lion à un moment décisif de la Deuxième Guerre mondiale. DARKEST HOUR constitue également un complément idéal au DUNKIRK de Christopher Nolan, la périlleuse opération d'évacuation étant cette fois vécue du point du vue d'un état-major sous haute pression. Cependant, le scénario apparaît excessivement verbeux et par moments théâtral, l'action étant le plus souvent confinée à l'intérieur, dans des souterrains étroits ou des chambres peu éclairées. Heureusement, la mise en scène fignolée et inspirée de Joe Wright rehausse l'expérience, un soin particulier ayant été apporté aux éclairages. À ce chapitre, la première rencontre entre Churchill et George VI est saisissante de vérité. Face à un Gary Oldman plus habité que jamais, Stephen Dillane incarne avec autorité un adversaire idéologique inflexible.

Texte : Louis-Paul Rioux