Iran. 2017. Drame de Sadaf Foroughi avec Mahour Jabbari, Bahar Noohian, Vahid Aghapoor. À Téhéran, une adolescente se rebelle contre sa mère, qui a intensifié sa surveillance après avoir découvert son amitié avec un camarade de classe. Récit poignant sur l'émancipation de la jeunesse. Dramaturgie sobre et retenue. Cadrages minutieux. Interprétation juste et pleine d'assurance de M. Jabbari. (sortie en salle: 4 mai 2018)
À Téhéran, une adolescente se rebelle contre sa mère, qui a intensifié sa surveillance après avoir découvert son amitié avec un camarade de classe. Récit poignant sur l'émancipation de la jeunesse. Dramaturgie sobre et retenue. Cadrages minutieux. Interprétation juste et pleine d'assurance de M. Jabbari. (sortie en salle: 4 mai 2018)
Dans son premier long métrage, Sadaf Foroughi formule une cinglante et puissante critique de la société iranienne contemporaine. Au fil d'un récit poignant laissant peu de place à la réconciliation, la réalisatrice, née à Téhéran, dépeint l'opposition profonde entre une jeunesse éprise de liberté et un système socioculturel basé sur la surveillance, les brimades et la dénonciation. Bien qu'un peu appuyé par moments, le propos est exempt de pathos. À ce titre, signalons la finesse de la psychologie de personnages complexes, évoluant dans un milieu tiraillé entre tradition et modernité. Composé de moments forts, dont la séquence finale évoquant celle des QUATRE CENTS COUPS de Truffaut, AVA se distingue aussi par ses cadrages minutieux et originaux, qui font sans cesse ressortir le sentiment d'exclusion vécu par les deux adolescents. Au sein d'une distribution très juste, la débutante Mahour Jabbari fait montre d'une belle assurance dans son jeu.
Texte : Charles-Henri Ramond