Fr. 2017. Comédie dramatique de Albert Dupontel avec Albert Dupontel, Nahuel Pérez Biscayart, Laurent Lafitte. En 1919, un soldat qui a été défiguré sur le champ de bataille deux jours avant l'Armistice entraîne un ami dans une arnaque visant à dénoncer l'hypocrisie patriotique. Adaptation tonique et fantaisiste du roman de Pierre Lemaitre. Sujet intemporel traité avec un mélange d'innocence et de misanthropie. Plastique sophistiquée. Épatant N. Pérez Biscayart. (sortie en salle: 29 décembre 2017)
En 1919, un soldat qui a été défiguré sur le champ de bataille deux jours avant l'Armistice entraîne un ami dans une arnaque visant à dénoncer l'hypocrisie patriotique. Adaptation tonique et fantaisiste du roman de Pierre Lemaitre. Sujet intemporel traité avec un mélange d'innocence et de misanthropie. Plastique sophistiquée. Épatant N. Pérez Biscayart. (sortie en salle: 29 décembre 2017)
Le Goncourt de 2013 aura donné à Albert Dupontel l'occasion d'exploiter à grande échelle l'audace et la fantaisie qui caractérisaient son cinéma, jusqu'ici plus balisé. AU REVOIR LÀ-HAUT est en effet le film pété et tonique d'un plasticien hyperactif suspendu à des grues comme Tarzan à des lianes. On ne saurait compter le nombre de plongées radicales et de mouvements d'appareil ascendants ou descendants contenus dans cette comédie mordante. Le cinéaste semble ainsi vouloir poser un regard omniscient, ou divin, sur le combat intemporel qui se joue au sol, et qui oppose purs et impurs, abusés et profiteurs. AU REVOIR LÀ-HAUT est l'oeuvre d'un Jeunet maussade doté d'un coeur d'enfant, d'un Gaston Leroux revisité par Victor Hugo. Le matériau foisonnant donne parfois le vertige, l'enjeu de l'intrigue se profile bien tard et certaines nuances se perdent dans le tourbillon. En revanche, la composition de Nahuel Pérez Biscayart (120 BATTEMENTS PAR MINUTE), masqué la plupart du temps tel un fantôme de l'Opéra (signalons la beauté et l'originalité des masques qu'il arbore successivement), est rien de moins qu'épatante. (Texte rédigé en novembre 2017, dans le cadre du festival Cinémania).
Texte : Martin Bilodeau