Qué. 2016. Drame de Xavier Dolan avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Vincent Cassel. Douze ans après être parti de chez lui, un dramaturge revient dans sa famille, où on l'attend avec des sentiments mitigés. Récit dense tiré d'une pièce de Jean-Luc Lagarce. Approche un peu tape-à-l'oeil. Surabondance de gros plans. Distribution cinq étoiles bien dirigée. Émouvants G. Ulliel et M. Cotillard. (sortie en salle: 21 septembre 2016)
Douze ans après être parti de chez lui, un dramaturge revient dans sa famille, où on l'attend avec des sentiments mitigés. Récit dense tiré d'une pièce de Jean-Luc Lagarce. Approche un peu tape-à-l'oeil. Surabondance de gros plans. Distribution cinq étoiles bien dirigée. Émouvants G. Ulliel et M. Cotillard. (sortie en salle: 21 septembre 2016)
Alors que Xavier Dolan annonçait une rupture avec ses films antérieurs, son sixième opus s'inscrit au contraire dans la continuité de MOMMY. On retrouve dans JUSTE LA FIN DU MONDE son goût pour les prisons psychologiques et les rapports mère-fils sous haute tension. Sur le plan de la forme, la même recherche de l'effet s'exprime ici dans une courtepointe de gros plans soigneusement sous-éclairés, de ralentis hors foyer et de transitions musicales tonitruantes. Le texte dense est délivré à la trompette et dans les aigus par une distribution cinq étoiles, de laquelle deux profils ressortent. Celui, apaisant, de Marion Cotillard, émouvante en belle-soeur complice du secret qu'elle a deviné, et celui de Gaspard Ulliel, dont les silences pénétrants sont plus parlants que le texte de la pièce de Jean-Luc Lagarce - d'ailleurs cousu de banalités visant à couvrir ce qu'aucun personnage n'ose dire. Plus tape-à-l'oeil que profond ou pénétrant, ce LONG DAY'S JOURNEY INTO NIGHT cuit à l'étouffée n'est pas pleinement abouti, même s'il témoigne toujours, de la part de Dolan, d'un bel appétit d'expérimentation avec le médium. On retient aussi quelques beaux instants d'émotion, dont une étreinte mère-fils à contre-jour et noyée dans le parfum. (Texte rédigé en mai 2016, dans le cadre du Festival de Cannes - Sélection officielle, compétition)
Texte : Martin Bilodeau
Philippe Lagouche - La Voix du Nord
(...) le jeune prodige nous convie à une séance d’hystérie collective. Circonscrite au trio chambre-cuisine-habitacle de voiture, l’action vite soûlante - avide de très gros plans et de courtes focales - relève du théâtre filmé, du psychodrame pleurnichard, du mélodrame rance, du huis clos asphyxiant.
Luc Chessel - Libération
(...) là où chez Lagarce on semblait parler de rien pour dire beaucoup, chez Dolan on parle beaucoup pour ne rien dire. (...) Tout ce qui est dit dans le film se ramène à deux impératifs qui reviennent au même: «ta gueule» et «laisse parler», conditions idéales pour que rien ne soit jamais dit.
Jacques Morice - Télérama
Ça parle beaucoup, ça soliloque, ça tourne méchamment en rond ou ça fait du surplace. Rien ne se dit, au fond. (...) Typique d'une forme de néo-pompiérisme de cinéma d'auteur, JUSTE LA FIN DU MONDE est juste d'un ennui mortel.
Louis Guichard - Télérama
Hormis une violente scène en voiture entre les deux frères, (...) le huis clos est assumé. Mais des bouffées de lyrisme impromptues, sans parole, viennent régulièrement suspendre la dispute familiale. Tout se joue alors sur les visages en gros plan, dans les échanges de regards, d'une intensité magnifique.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Tourné comme à travers la ouate d’un mauvais rêve utérin, le film nous fait entendre la cacophonie feutrée des dialogues qui ne se nouent jamais et qui finissent par s’assourdir dans l’épuisement de leur inanité.
Alexis Campion - Le Journal du dimanche
(...) les cinq personnages naviguent à vue entre gêne et hystérie, exubérance et désespoir. Sans accent québécois mais avec une intensité qui lui colle à la peau, Dolan aboutit ici un fort beau drame sur la difficulté de s'aimer et de se parler, avec cinq acteurs qui donnent le meilleur d'eux-mêmes.
Pierre Vavasseur - Le Parisien
Sur les planches, c'était une pièce implacable, heurtée, fébrile. Sous la caméra de Dolan, c'est un numéro de cirque épuisant, la plupart du temps filmé au plus serré, une manie, décidément.
Thierry Dague - Le Parisien
(...) Gaspard Ulliel émeut sans rien dire, ou presque. En matriarche exaltée, Nathalie Baye est incroyable, métamorphosée par un maquillage surdosé et une perruque noire. Léa Seydoux a rarement été aussi juste. Vincent Cassel et Marion Cotillard incarnent un couple détonant.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Obs
Moins sentimental, moins séduisant que MOMMY, JUSTE LA FIN DU MONDE offre à (...) Dolan l’occasion de démontrer qu’il n’est pas prisonnier de l’image que certains ont cru pertinent de dessiner de lui. (...) Tout chez lui est toujours sous contrôle, calibré à l’extrême.
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
Par une série de gros plans, Xavier Dolan scrute les regards perdus, (...) les frustrations accumulées. (...) Il filme au plus près sourires furtifs ou songeurs, non-dits explosifs ou navrés [et] porte ce drame existentiel, cocktail de violence verbale et d’incommunicabilité, à un niveau d’incandescence volcanique.
Fr. 2022. Drame de Frédéric Tellier avec Gilles Lellouche, Pierre Niney, Emmanuelle Bercot. Classement: .
En France, un avocat spécialisé en droit environnemental et une militante écologiste se battent chacun de leur côté pour faire interdire un pesticide mortel, dont les avantages économiques sont âprement défendues par un lobbyiste influent.
Par : Mathieu Desharnais, Trois-Rivières
Comme c'est souvent le cas chez Dolan, ca tourne un peu en rond et ca fume en taaaaa. Mais Dolan est un passionné, alors on a droit une expérimentation du langage filmique assez fougueuse malgré le côté intimiste du drame. La réalisation est efficacement pop et l'équipe d'interprètes est impeccable. Entre (3) et (4).
J'attribue à ce film la Cote