Can. 2016. Drame de Mathieu L. Denis, Simon Lavoie avec Laurent Bélanger, Emmanuelle Lussier-Martinez, Charlotte Aubin. Au lendemain du printemps érable, quatre jeunes poursuivent à leur manière la lutte contre l'ordre établi et le néolibéralisme. Opus imposant et protéiforme, engagé et provocateur. Action pas toujours soutenue et passages frisant la prétention. Réalisation ambitieuse, recourant au collage. Jeunes acteurs investis. (sortie en salle: 3 février 2017)
Au lendemain du printemps érable, quatre jeunes poursuivent à leur manière la lutte contre l'ordre établi et le néolibéralisme. Opus imposant et protéiforme, engagé et provocateur. Action pas toujours soutenue et passages frisant la prétention. Réalisation ambitieuse, recourant au collage. Jeunes acteurs investis. (sortie en salle: 3 février 2017)
Séparément, Simon Lavoie (LE DÉSERTEUR, LE TORRENT) et Mathieu L. Denis (CORBO) privilégient la sobriété. Mais ensemble, ils construisent des oeuvres engagées et provocatrices, qui brassent salutairement la cage d'un Québec assoupi. Après le dérangeant LAURENTIE, le duo récidive avec un opus imposant et protéiforme, dans l'esprit de LA CHINOISE de Godard, mais peut-être un peu trop imbu de son importance. À plus de trois heures au compteur, ce film-collage, qui tire son titre d'une formule de Saint-Just, emprunte en effet la forme d'un opéra, avec un prologue musical sur fond noir et une intermission tonitruante à mi-parcours. Pourtant, l'action n'est pas toujours soutenue, les éléments satiriques manquent d'originalité, la nudité gratuite agace et l'abondance de citations - non signées à l'écran - confine à la prétention. Cependant, les auteurs, partisans avoués d'un changement social et politique, s'avèrent nuancés dans leur portrait de ces jeunes romantiques au discours rageur mais peu articulé. Ceux-ci sont incarnés par des acteurs investis et intenses. (Texte rédigé en octobre 2016, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Texte : Louis-Paul Rioux
Sandro Forte - Cinetalk
With its misplaced over dramatic epic tenure, some times near the accidental parody, relying on endless clichés as shortcuts, it gets to a point where their self indulgence is beyond annoyance since absolutely nothing justifies that the outcome is three hours in length. Ambition is neat if the result is good and THOSE WHO MAKE REVOLUTION HALFWAY ONLY DIG THEIR OWN GRAVES doesn’t even meet us halfway to its own grave.
Scott Tobias - Variety
With its multiple aspect ratios, on-screen block quotes, and cutaways to news broadcasts and documentary footage - not to mention a musical overture and interlude - the three-hour Quebecois political epic THOSE WHO MAKE REVOLUTION HALFWAY ONLY DIG THEIR OWN GRAVES unfurls with a bravado as outsized as its title.
Franco Nuovo - Radio-Canada.ca
Ce long métrage (...) est un bloc, un drame lent, engagé, fort, puissant par moment, mais inégal. (...) ce film n’est pas de ceux que tous reçoivent de la même manière. La réaction du public lors de la projection au TIFF, où plusieurs personnes sont sorties de la salle, n’en est-elle pas la preuve? Atypique à bien des égards, il est de ce genre de cinéma à la fois répulsif et fascinant.
T’Cha Dunlevy - The Gazette
Yet as that sticky title suggests, the directors are not interested in glamourizing revolt, nor in belittling it. Instead, they embrace it, in all its contradictions, along with their flawed protagonists, whom they stick with to the bittersweet end of their sprawling, vibrant, thought-provoking and thoroughly engaging film. No halfway about it.
Pascal Grenier - Cinéfilic
Le bilan sur l’avenir de la société québécoise - perçue à la fois comme immuable et conformiste - est d’un pessimisme pesant alors que le recours à la violence comme vecteur de changement est tout aussi radical que simpliste. En fin de compte, le film agace davantage qu’il crée une polémique ou conscientise.
Chantal Guy - La Presse
Pas de faux-fuyants chez Denis et Lavoie, qui abordent de front ce qu'est l'engagement absolu pour des jeunes qui veulent sincèrement changer le monde, que ça nous plaise ou non. Avec tout ce que cela a de poignant et d'insupportable à la fois, de courageux et de borné. Le résultat est confrontant, choquant et fascinant.
André Caron - Séquences
Certes, le projet se veut provocateur par son sujet, ambitieux sur le plan formel, audacieux dans le traitement des personnages. Mais le dynamique duo ne parvient qu’à moitié à atteindre son but tellement le sujet s’étiole, la forme devient complaisante et les personnages antipathiques, caricaturaux et désagréables. Un lourd fardeau à porter pour les spectateurs.
François Lévesque - Le Devoir
C’est là une oeuvre audacieusement écrite et montée et, entre les deux, réalisée avec panache. Chargé de douleur et de poésie, CEUX QUI FONT LES RÉVOLUTIONS À MOITIÉ N'ONT FAIT QUE SE CREUSER UN TOMBEAU transcende son sujet et invite à une réflexion bien plus vaste.