Can. 2016. Drame de Chloé Leriche avec Rykko Bellemare, Kwena Bellemare Boivin, Jacques Newashish. Après avoir provoqué accidentellement la mort du complice avec qui il cambriolait un chalet, un jeune autochtone désoeuvré s'impose une douloureuse pénitence. Portrait impressionniste d'une nation autochtone. Intrigue mettant un certain temps à éclore. Photographie admirable. Composition convaincante de R. Bellemare. (sortie en salle: 15 avril 2016)
Après avoir provoqué accidentellement la mort du complice avec qui il cambriolait un chalet, un jeune autochtone désoeuvré s'impose une douloureuse pénitence. Portrait impressionniste d'une nation autochtone. Intrigue mettant un certain temps à éclore. Photographie admirable. Composition convaincante de R. Bellemare. (sortie en salle: 15 avril 2016)
Ce premier long métrage de Chloé Leriche possède le charme naïf d'une création collective. Ce qu'il est, en partie du moins, puisque la cinéaste a imaginé et réalisé son film en étroite collaboration avec les membres de la communauté attikamek de Manawan, qui apparaissent à l'écran. Évitant le piège anthropologique, refoulant les réflexes du cinéma social, Leriche brosse un portrait impressionniste d'une nation en marge de la nôtre, inscrivant jusque dans son matériau la lenteur du temps qui passe. D'abord grand-angle, le film admirablement photographié met un certain temps à attraper le fil de son intrigue, puis à encadrer la silhouette et le visage de Shawnouk, héros perdu très bien campé par Rykko Bellemare. Le personnage est emblématique de l'intention non dissimulée de la réalisatrice, à savoir soutenir les autochtones dans leur volonté de se prendre en main. Si le message peut parfois sembler appuyé, AVANT LES RUES porte en lui suffisamment de poésie pour compenser. (Texte rédigé en février 2016, dans le cadre du festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau