Col. 2015. Drame de Jose Luis Rugeles avec Karen Torres, Carlos Clavijo, Erik Ruiz. Dans la jungle colombienne, une combattante des FARC âgée de 13 ans doit rejoindre avec trois autres soldats un petit village pour y déposer le bébé naissant de son chef. Récit ténu, illustrant sans complaisance le drame des enfants-soldats. Style documentaire. Caméra à l'épaule proche des protagonistes. Jeu mutique, quasi impénétrable, de K. Torres. (sortie en salle: 2 février 2018)
Dans la jungle colombienne, une combattante des FARC âgée de 13 ans doit rejoindre avec trois autres soldats un petit village pour y déposer le bébé naissant de son chef. Récit ténu, illustrant sans complaisance le drame des enfants-soldats. Style documentaire. Caméra à l'épaule proche des protagonistes. Jeu mutique, quasi impénétrable, de K. Torres. (sortie en salle: 2 février 2018)
Durant plus de 50 ans, la Colombie fut déchirée par un conflit armé qui opposa la guérilla des FARC aux forces paramilitaires du gouvernement. Cette guerre meurtrière sert ici de toile de fond à l'intrigue, mais l'action pourrait se dérouler ailleurs. De fait, l'absence de mise en contexte et d'analyse politique indique bien que l'intérêt premier des auteurs n'est pas tant le conflit lui-même que le drame des enfants-soldats. Tourné caméra à l'épaule, dans un style proche du documentaire, le film brosse en peu de mots le portrait d'une adolescente embarquée bien malgré elle dans une guerre qui la dépasse (comme la REBELLE du film de Kim Nguyen). Ténue, l'intrigue se focalise sur la jeune fille et ne cède jamais au spectaculaire. Ce refus de l'esbroufe n'amoindrit en rien la portée d'ALIAS MARIA. Pour son deuxième long métrage, Jose Luis Rugeles (GARCIA, inédit au Québec) impressionne par sa maîtrise technique. Avec son regard vide d'espoir, la jeune Karen Torres traduit parfaitement le triste sort des enfants-soldats, même si son mutisme pourra la rendre impénétrable aux yeux de certains spectateurs.
Texte : Olivier Lefébure
Peter Debruge - Variety
"Though informed by research, Diego Vivanco’s script withholds much of the essential context viewers need to make sense of its long, wordless stretches, while Rugeles’ execution fails to generate the tension that approach requires."
Bernard Achour - Première
"... cette apnée virtuose au cœur d’un enfer où les cris des nouveaux nés se mêlent au fracas des embuscades démarre fort. Mais si elle parvient à conserver son intensité, sa deuxième partie aligne des péripéties plus classiques et prévisibles qui en amoindrissent l’impact final."
Bruno Icher - Télérama
"En ne lâchant pas d'une semelle son héroïne, le réalisateur donne un visage à l'interminable agonie d'une génération sacrifiée."
André Duchesne - La Presse
"Campé dans la jungle colombienne peuplée de forces militaires et paramilitaires prêtes à s'entretuer, ALIAS MARIA est un passionnant huis clos à ciel ouvert dont le cadre, sauvage et sulfureux, est étouffant."
André Lavoie - Le Devoir
"ALIAS MARIA aborde une foule de sujets délicats (et la domination sexuelle comme arme de combat n’est pas le moindre), mais Jose Luis Rugeles a choisi la subtile évocation plutôt que les effets racoleurs."