Turq. 2014. Drame de Nuri Bilge Ceylan avec Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbag. Dans un village d'Anatolie, un riche homme d'affaires quinquagénaire subit les affronts et rebuffades de son entourage. Intrigue minimaliste d'une portée universelle. Symphonie de conversations éclairantes. Filmage et éclairages somptueux. Excellent H. Bilginer. (sortie en salle: 16 janvier 2015)
Dans un village d'Anatolie, un riche homme d'affaires quinquagénaire subit les affronts et rebuffades de son entourage. Intrigue minimaliste d'une portée universelle. Symphonie de conversations éclairantes. Filmage et éclairages somptueux. Excellent H. Bilginer. (sortie en salle: 16 janvier 2015)
Reconnu pour ses films méditatifs modulés par les non-dits, le Turc Nuri Bilge Ceylan (UZAK, LES TROIS SINGES) rompt une sorte de pacte du silence avec cet opus au verbe excessivement généreux, qui convoque le souvenir de Tchekhov et de Bergman. WINTER SLEEP s'articule en effet autour d'une intrigue minimaliste et universelle - un homme en apparence affable et bon (excellent Haluk Bilginer) laisse apparaître son vrai visage - qui se décline en une symphonie de conversations chargées de sens, somptueusement éclairées, pour la plupart à la lumière d'un feu de cheminée. Comme son titre le suggère, l'action se déroule à la frontière de l'automne et de l'hiver, au carrefour de l'éveil et du sommeil, du conscient et de l'inconscient. Tel un philosophe un brin thérapeute, Ceylan mise sur le temps, la durée. Son film de plus de trois heures et quart se compose d'une dizaine de scènes (ou séances), d'une incroyable violence, filmées avec une profonde douceur, l'onde de choc de chacune se répercutant dans la suivante, pour provoquer une sorte d'engourdissement. (Texte rédigé en mai 2014, durant le Festival de Cannes)
Texte : Martin Bilodeau
Odile Tremblay - Le Devoir
La musique de subtilité, l’ampleur des questionnements philosophiques en plongées intérieures, cette beauté environnante dont les humains sont indignes, tout ici compose un chant crépusculaire sublime pour la civilisation occidentale gangrenée jusqu’à l’os.
Céline Gobert - 24 Images
La poésie triste de Ceylan atteint le sublime lorsqu'elle fusionne formes et désespoirs: la séquence finale mêle ainsi le bruit des touches d'ordinateur pressés par (...) Aydin (...) et le silence qui écrase son épouse, (...) les aboiements d'un chien (...) et la douceur de flocons de neige (...) qui tombent.
Marc Cassivi - La Presse
Théâtral et littéraire, (...) SOMMEIL D'HIVER pose un regard d'une acuité remarquable sur les classes sociales, la condition humaine, la religion et l'éthique, l'altruisme, le clivage entre la ville et la campagne, et les tensions du couple dans la Turquie d'aujourd'hui. (...) un très grand film.
Julien Gester - Libération
Le film coulisse ainsi d’une longue scène dialoguée à l’autre, composées à huis clos avec sophistication, où chaque personnage juge toujours bon de s’expliquer de ses entrées et sorties - et ainsi nul doute n’est possible, on est bien ici au théâtre, fût-il charpenté et filmé avec la maîtrise la plus instruite.
Cyrille Latour - Les Fiches du Cinéma
Malgré ses trois heures et quart, SOMMEIL D'HIVER est un film court, intensément court, comme un café serré - un café turc. (...) contrôlé de bout en bout, implacable, intimidant même, [c']est un film qui en impose. Logique, donc, qu'il ait reçu (...) à Cannes une Palme d'or incontestable.
Alexis Campion - Le Journal du dimanche
Riche de ses dialogues denses, forte de ses situations incisives comme de ses silences assourdissants attisant la suspicion ou l'amertume, l'intrigue se déploie sur quelques jours de mauvais temps, (...) au cours desquels (...) Nuri Bilge Ceylan observe en philosophe les aléas de la condition humaine.
Michèle Levieux - L'Humanité
[C']est (...) le plus grand cinéaste turc contemporain. (...) Avec son opérateur, (...) il innove dans l’utilisation de la haute définition cinémascopique, mettant les nouvelles techniques au service de l’approfondissement du rendu à l’image de paysages mentaux face au non-sens de l’existence.
Éric Libiot - L'Express
Thomas Sotinel - Le Monde
L'ambition du projet, (...) la beauté saisissante des paysages de Cappadoce (sans en abuser, Nuri Bilge Ceylan égrène les changements d'échelle, réduisant ici et là ses personnages à de simples silhouettes), (...) la justesse du regard, voilà toutes les raisons de céder trois heures de l'été à l'hiver.
Pierre Murat - Télérama
Ce film superbe (...) qu'on emporte avec soi pour ne le quitter jamais, provoque, en nous, de la peur et de la mélancolie: angoisse totale à l'idée d'être liés, même de loin, à tous ces personnages en perte d'eux-mêmes. Et tristesse infinie de savoir qu'un jour ou l'autre, on ne leur ressemblera que trop.
Fr. 2022. Drame de Frédéric Tellier avec Gilles Lellouche, Pierre Niney, Emmanuelle Bercot. Classement: .
En France, un avocat spécialisé en droit environnemental et une militante écologiste se battent chacun de leur côté pour faire interdire un pesticide mortel, dont les avantages économiques sont âprement défendues par un lobbyiste influent.
Par : Mathieu Desharnais, Trois-Rivières
«Sommeil d'hiver», c'est plutôt le spectateur qui risque d'être en état d'hibernation pendant ce «chef-d'oeuvre» à la durée très excessive. Ce genre de film contemplatif ou qui contemple sa propre contemplation et son exigence intellectuel devrait durer 90 minutes. La vie est trop courte.
J'attribue à ce film la Cote