It. 2014. Drame de Abel Ferrara avec Willem Dafoe, Adriana Asti, Ninetto Davoli. Marqués par une grande fièvre créatrice, les derniers jours du poète, romancier et cinéaste Pier Paolo Pasolini, assassiné le 2 novembre 1975 sur la plage d'Ostie, en banlieue de Rome. Hommage admiratif au processus créatif d'un maître italien. Scénario touffu, digressif. Réalisation tantôt simple et chaleureuse, tantôt flamboyante. W. Dafoe investi, malgré un jeu en anglais qui détonne.
Marqués par une grande fièvre créatrice, les derniers jours du poète, romancier et cinéaste Pier Paolo Pasolini, assassiné le 2 novembre 1975 sur la plage d'Ostie, en banlieue de Rome. Hommage admiratif au processus créatif d'un maître italien. Scénario touffu, digressif. Réalisation tantôt simple et chaleureuse, tantôt flamboyante. W. Dafoe investi, malgré un jeu en anglais qui détonne.
Le réalisateur du douteux WELCOME TO NEW YORK revient dans de meilleures dispositions avec cet hommage admiratif au processus créatif d'un confrère disparu. Touffu, digressif, le scénario de Maurizio Braucci (GOMORRA) alterne néanmoins de manière fluide le quotidien de Pasolini, filmé par Ferrara de façon simple et chaleureuse, avec l'illustration d'extraits de ses oeuvres inachevées, tournée dans un style plus flamboyant. Par ailleurs, contrairement à Marco Tullio Giordana dans PASOLINI - MORT D'UN POÈTE, les auteurs écartent tout complot politique pour expliquer la mort du cinéaste, s'en tenant à la thèse officielle du crime sordide et haineux. Percutante, la séquence du meurtre est suivie d'images déchirantes de la famille éplorée, accompagnées par la voix sublime de Maria Callas, l'inoubliable interprète de la MÉDÉE de Pasolini. Autre clin d'oeil à l'oeuvre de ce dernier, la présence de son acteur fétiche Ninetto Davoli, toujours aussi candide et lunaire à 63 ans. Tant physiquement qu'émotivement, Willem Dafoe est parfait dans le rôle-titre. Mais son jeu en anglais, aux côtés de comédiens italiens, confère une allure bâtarde à l'entreprise. (Texte rédigé en octobre 2014, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Texte : Louis-Paul Rioux