Jap. 2013. Drame de Hirokazu Kore-eda avec Masaharu Fukuyama, Machiko Ono, Lily Franky. Un architecte et son épouse apprennent que leur fils de six ans n'est pas leur enfant biologique, mais celui d'un couple de la classe moyenne, qui a élevé le leur. Réflexion délicate et nuancée sur les liens du sang et l'engagement émotionnel. Personnages complexes. Réalisation savamment dépouillée. Excellent M. Fukuyama. (sortie en salle: 11 avril 2014)
Un architecte et son épouse apprennent que leur fils de six ans n'est pas leur enfant biologique, mais celui d'un couple de la classe moyenne, qui a élevé le leur. Réflexion délicate et nuancée sur les liens du sang et l'engagement émotionnel. Personnages complexes. Réalisation savamment dépouillée. Excellent M. Fukuyama. (sortie en salle: 11 avril 2014)
Les liens du sang sont-ils plus forts que l'engagement émotionnel? C'est la question que pose avec nuance, délicatesse et quelques traits d'humour le Japonais Hirokasu Kore-eda dans cette étude de moeurs d'une beauté simple et accessible, réalisée dans la continuité plastique savamment dépouillée de ses précédents NOBODY KNOWS et STILL WALKING. On y retrouve à l'avant-plan un quatuor de personnages d'une belle complexité, dont les sentiments confus ou contradictoires soulèvent implicitement une série de questions sur le devoir dans un Japon déchiré entre traditions et culture occidentale, sens de la famille et performance individuelle. Peu à peu, la figure de Ryota, magnifiquement campé par Masaharu Fukuyama, sort du lot, gagne en profondeur et en netteté. De façon très subtile, l'intrigue se focalise sur la transformation intérieure de cet homme qui découvre au dernier acte le vrai sens de la paternité. Dans ces moments, TEL PÈRE, TEL FILS touche la grâce.
Texte : Martin Bilodeau
Gérard Lefort - Libération
Sous sa transparence de chronique familiale, le propos de TEL PÈRE, TEL FILS est majoritairement social et, au bout du tatami, politique. La lutte pour les enfants (...) est d’abord une lutte des classes.
Jacques Kermabon - 24 Images
Kore-eda échappe de peu au lénifiant grâce à la qualité de l'interprétation - on ne se lasse pas du petit fils de riche - et aux nuances et au tact avec lesquels il nous fait partager les intimités familiales et tous les tourments qui les assaillent.
Martin Bilodeau - Le Devoir
Ça pourrait être émouvant à pleurer, ça se révèle au contraire léger, doux, tendre, parfois comique. Une sorte de ciné-roman grand luxe, en somme, qui s’inscrit dans la continuité plastique et thématique de PERSONNE NE SAIT et STILL WALKING, du même Hirokazu Kore-eda.
Deborah Young - The Hollywood Reporter
The film is a longish but well-edited two hours, held together by cheerful lighting and contrasting interiors that emphasize the great divide between the haves and have-nots in Japanese society.
Isabelle Boudet - Les Fiches du Cinéma
La clé du film est qu'il faut, pour se laisser emporter dans cette auscultation de la filiation, accepter (...) le principe (...) [de] l'échange d'enfants. C'est la condition pour embarquer. (...) Mais une fois ce contrat de lecture signé, le voyage s'avère passionnant et très émouvant.
Arnaud Schwartz - La Croix
Les images à l’élégance soignée, l’interprétation tout en retenue, les situations abordées en affleurements successifs, la musique de Bach (...) forment une œuvre subtile, intelligemment bouleversante, qui multiplie les possibles en se gardant bien d’asséner des réponses.
Hubert Lizé - Le Parisien
(...) là où Étienne Chatiliez empruntait la voie royale de la comédie de mœurs, le Japonais Kore-eda explore le chemin bien plus escarpé du mélodrame intime, sur fond d'interrogations profondes sur les liens du sang. Il le fait avec justesse, élégance, sans le moindre pathos émotionnel.
Maude L'Archevêque - La Presse
(...) c'est en dépeignant la vie quotidienne que le réalisateur nippon se surpasse. Le visage expressif du jeune Keita Ninomiya rend magnifiquement les émotions contradictoires de son personnage. (...) En père exigeant, Masaharu Fukuyama offre une interprétation toute en nuances.
Hirokazu Kore-eda - Voir
"Dans les scènes chez le couple bourgeois, j’ai filmé Keita d’une perspective adulte, en plongée. Pour la famille modeste, j’ai utilisé davantage les contre-plongées, comme si on la montrait avec la perspective d’un enfant. Ainsi, j’ai pu installer un contraste entre les deux familles."
Barbara Théate - Le Journal du dimanche
En évitant les clichés et en rejetant tout sentimentalisme, le réalisateur tient jusqu'au bout le fil de l'émotion grâce à une mise en scène à l'image de la vie, faite de moments simples passés en famille et de dilemmes personnels, de fous rires et de larmes. (...) Bouleversant.