Fr. 2013. Chronique de Katell Quillévéré avec Sara Forestier, François Damiens, Adèle Haenel. Pour suivre un cambrioleur sans envergure dont elle s'est éprise, une jeune Marseillaise abandonne son petit garçon aux bons soins de sa soeur cadette et de son père veuf. Portrait troublant d'une femme éprise d'absolu. Chronique familiale touchante, aux ellipses audacieuses. Réalisation vibrante, d'un réalisme bluffant. Interprétation subtilement intense. (sortie en salle: 30 mai 2014)
Pour suivre un cambrioleur sans envergure dont elle s'est éprise, une jeune Marseillaise abandonne son petit garçon aux bons soins de sa soeur cadette et de son père veuf. Portrait troublant d'une femme éprise d'absolu. Chronique familiale touchante, aux ellipses audacieuses. Réalisation vibrante, d'un réalisme bluffant. Interprétation subtilement intense. (sortie en salle: 30 mai 2014)
Katell Quillévéré trace un portrait troublant d'une femme éprise d'absolu, qui rappelle à bien des égards l'héroïne de son premier film, UN POISON VIOLENT. Couvrant une période de 25 ans, cette touchante chronique familiale joue à fond, avec une rare audace, la carte de l'ellipse et du non-dit, la réalisatrice laissant au spectateur le soin de reconstituer, selon ses propres affects et expériences de vie, les étapes du parcours des protagonistes. Seul bémol: le personnage de voyou dont s'éprend l'héroïne demeure à l'état d'esquisse, de sorte que leur relation, bien que très romanesque sur papier, apparaît un peu fabriquée à l'écran. La mise en scène vibrante, d'un réalisme bluffant digne du meilleur Pialat (la référence à la Suzanne d'À NOS AMOURS n'échappera à personne), épouse le jeu naturel, subtilement intense, des interprètes. Face aux excellents François Damiens (LA DÉLICATESSE) et Adèle Haenel (TROIS MONDES), Sara Forestier est bouleversante de retenue dans un rôle à des lieues des extraverties aguicheuses (L'ESQUIVE, LE NOM DES GENS) qu'elle incarne habituellement.
Texte : Louis-Paul Rioux
André Duchesne - La Presse
Tourné de façon très naturaliste, le film se décline comme une galerie de sentiments aigus, exacerbés tels l'amour, la colère, la honte, (...) sans jamais être appuyés. (...) La trame sonore est à l'avenant et est particulièrement efficace avec ses morceaux de musique rock bruts.
Louis Guichard - Télérama
Après chaque ellipse, on découvre une nouvelle donne, on retrouve Suzanne confrontée un peu plus à son destin, assumant des choix incompréhensibles. (...) Sara Forestier illumine ce personnage de grande amoureuse souvent interdite devant la brutalité de la vie.
Gérard Lefort - Libération
Tandis [que d'autres] rament dans le «à la manière de…» tout en poussant des cris (...) si on suggère qu’on préfère le Pialat brut, (...) Quillévéré (...) fonce dans la transparence de son admiration. Une sorte de slogan «A nos amours!» planté (...) à l’entrée du film.
Dominique Widemann - L'Humanité
(...) Quillévéré livre de ces vies ordinaires des moments de cristallisation signifiants, sous la banalité des (...) situations, révélant l’extraordinaire de toute existence dès lors que l’on y porte intérêt. (...) [Elle] confère à son portrait de famille sa part de lumières et de tragédies.
Nicolas Marcadé - Les Fiches du Cinéma
(...) si le personnage peut nous toucher, c'est qu'il n'est à aucun moment jugé ou analysé par Quillévéré. Car pour être ému par elle, il n'y a pas besoin de la comprendre: il suffit de croire en ce que véhicule le regard de Sara Forestier (...) incroyablement juste.
Franck Nouchi - Le Monde
SUZANNE est (...) un film à ellipses. Un film dans lequel le hors-champ tient une place prépondérante. Ce parti pris (...) place le spectateur dans la position (...) assez peu habituelle [de devoir] (...) imaginer les pages volontairement laissées en blanc par Katell Quillévéré.
Arnaud Schwartz - La Croix
(...) Katell Quillévéré signe une œuvre très forte sur le destin et ses mauvais tours, qui tout à coup enrayent la simplicité d’une vie supportable. (...) dans le rôle de Suzanne, Sara Forestier, toujours plus stupéfiante de film en film, livre une prestation bouleversante.