É.-U. 2013. Comédie dramatique de Alexander Payne avec Bruce Dern, Will Forte, June Squibb. Convaincu qu'il a gagné une forte somme, un vieil homme irascible en perte d'autonomie force son fils à traverser avec lui le moitié du pays pour aller récupérer son dû. Méditation douce-amère sur la mémoire et l'héritage. Personnages taillés dans le réel. Splendide arrimage photo-musique. Solide tandem de B. Dern et W. Forte. (sortie en salle: 29 novembre 2013)
Convaincu qu'il a gagné une forte somme, un vieil homme irascible en perte d'autonomie force son fils à traverser avec lui le moitié du pays pour aller récupérer son dû. Méditation douce-amère sur la mémoire et l'héritage. Personnages taillés dans le réel. Splendide arrimage photo-musique. Solide tandem de B. Dern et W. Forte. (sortie en salle: 29 novembre 2013)
Au nombre des qualités de NEBRASKA, il y a celle de donner au méconnu Bruce Dern (COMING HOME, FAMILY PLOT) le rôle de sa vie. Il y a aussi celle de révéler le talent dramatique de l'humoriste Will Forte (MacGRUBER). Par dessus tout, le film montre les vieillards comme des personnes à part entière, et non comme des entités détachées de l'individu qu'ils ont été avant que le temps ne donne l'assaut final. Méditation sur la mémoire, l'héritage et l'argent comme moteur de rêves, la comédie douce-amère d'Alexander Payne (THE DESCENDANTS) raconte sobrement, mais avec beaucoup de poésie dans le regard, le passage sur Terre de gens sans histoire, ni bons ni mauvais. S'appropriant le scénario adroit de Bob Nelson, Payne donne vie à des personnages plus vrais que vrais et leur fait traverser, road-movie oblige, un paysage plat et sans fin, pris en sandwich entre un ciel bas et une terre gelée. À cet égard, la photographie en noir et blanc de Phedon Pamamichael, fidèle collaborateur de Payne, atteint des sommets d'expressivité. La belle musique acoustique de Mark Orton, mélancolique et aux accents d'Amérique profonde, complémente parfaitement l'image.
Texte : Martin Bilodeau