Esp. 2013. Comédie de Pedro Almodovar avec Javier Camara, Carlos Areces, Raul Arévalo. Tandis qu'un Airbus en panne attend de pouvoir se poser en catastrophe, le personnel de bord et les passagers noient leur anxiété dans un cocktail fortifié à la mescaline. Opus mineur mais digne d'intérêt. Critique inspirée, en sous-texte, de la société espagnole contemporaine. Réalisation manquant d'élan. Aspect visuel sophistiqué. Distribution bigarrée et enthousiaste. (sortie en salle: 19 juillet 2013)
Tandis qu'un Airbus en panne attend de pouvoir se poser en catastrophe, le personnel de bord et les passagers noient leur anxiété dans un cocktail fortifié à la mescaline. Opus mineur mais digne d'intérêt. Critique inspirée, en sous-texte, de la société espagnole contemporaine. Réalisation manquant d'élan. Aspect visuel sophistiqué. Distribution bigarrée et enthousiaste. (sortie en salle: 19 juillet 2013)
Mineur mais digne d'intérêt, ce 19e opus du réalisateur de PARLE AVEC ELLE formule, sous couvert de comédie bigarrée, une critique inspirée sur l'état de l'Espagne contemporaine, déprimée par la crise et les scandales financiers. Haut en couleur ou effacé, chaque personnage se veut ici l'emblème d'un mal qui ravage le pays: corruption politique, économie clandestine, dérive morale, etc. Fidèle à lui-même, Pedro Almodovar porte un soin méticuleux aux costumes et au décor, d'une rare sophistication. L'humour parfois provocant rappelle lui aussi, avec un bonheur contagieux, les comédies non censurées de la première époque (depuis PEPI, LUCI, BOM ET LES AUTRES FILLES DU QUARTIER jusqu'à KIKA). Dommage toutefois que cette oeuvre chorale, pourtant stimulante au plan visuel, manque à ce point d'élan. En cause: la réalisation dans la contrainte, qui cherche à se faire voir plus que nécessaire, et le scénario qui, truffé de petites intrigues, omet de focaliser sur celle qui les réunit toutes: la panne potentiellement fatale, dont le danger n'est jamais vraiment perceptible. La distribution bigarrée et enthousiaste aide toutefois à faire voler l'appareil.
Texte : Martin Bilodeau