Fr. 2013. Drame de moeurs de François Ozon avec Marine Vacth, Géraldine Pailhas, Johan Leysen. À 17 ans, une fille de famille bourgeoise vend secrètement ses services d'escorte sur Internet, tout en poursuivant ses études au lycée. Portrait énigmatique d'une "belle de jour" moderne. Réalisation élégante, racée. Quelques problèmes de rythme. Emploi judicieux des chansons de Françoise Hardy. Jeu dégagé et nuancé de la très cinégénique M. Vacth. (sortie en salle: 6 juin 2014)
À 17 ans, une fille de famille bourgeoise vend secrètement ses services d'escorte sur Internet, tout en poursuivant ses études au lycée. Portrait énigmatique d'une "belle de jour" moderne. Réalisation élégante, racée. Quelques problèmes de rythme. Emploi judicieux des chansons de Françoise Hardy. Jeu dégagé et nuancé de la très cinégénique M. Vacth. (sortie en salle: 6 juin 2014)
Après le jouissif DANS LA MAISON, François Ozon poursuit son exploration de l'adolescence et du passage à l'âge adulte, cette fois avec le portrait plus grave d'une "belle de jour" version XXIe siècle. Or, si l'héroïne du roman de Joseph Kessel et du film de Luis Bunuel se prostituait surtout par ennui, celle du film d'Ozon le fait pour des motifs qui demeureront obscurs, sinon un vague désir de transgression propre à l'âge ingrat. Du coup, JEUNE ET JOLIE sonne un peu creux et souffre de quelques problèmes de rythme, malgré une mise en scène élégante, racée, ponctuée par les chansons mélancoliques de Françoise Hardy, qui marquent subtilement le passage des saisons. Également mannequin, la très cinégénique Marine Vacth porte le film sur ses gracieuses épaules, sa performance à la fois dégagée et nuancée faisant merveille. Pour sa part, Géraldine Pailhas (5 X 2, du même Ozon) brille dans le rôle d'une mère déboussolée qui s'efforce de rétablir le lien avec sa fille qu'elle ne reconnaît plus.
Texte : Louis-Paul Rioux
Louis Guichard - Télérama
Le mélange de jeunesse contemporaine et de chansons d'hier crée cette drôle de temporalité: un présent déjà au passé. Le défilement rapide et marqué des saisons (...) ajoute à cette impression de fugacité. D'autant que le cinéma de François Ozon est de plus en plus fluide et élégant.
Xavier Leherpeur - Le Nouvel Observateur
Une troublante initiation des sens et du corps qui s’achève par une scène épilogue (...) d’une puissance émotionnelle impressionnante. Et révèle Marine Vacth qui, sans précaution, fait vertigineusement corps et âme avec les dualités de son personnage.
Bruno Icher - Libération
Avec beaucoup de modestie, le film évite parfaitement tous les pièges que lui tendait ce sujet calibré pour les émissions de télé bêtement voyeuristes. JEUNE & JOLIE n’offre pas de leçon moralisatrice et n’affirme rien sur une génération qu’on définit souvent à la légère comme désenchantée.
Isabelle Régnier - Le Monde
Célébrant la puissance intacte et irrécupérable de cet âge scandaleux qu'est l'adolescence, François Ozon livre avec JEUNE & JOLIE un de ses films les plus tranchants, les plus dérangeants et les plus classiques à la fois. Un petit chef-d'œuvre sec, qui rappelle GOUTTES D'EAU SUR PIERRE BRÛLANTE.
Thomas Mahler - Le Point
Bien plus que la prostitution, c'est l'adolescence, avec sa mélancolie, ses désillusions, son dégoût des hypocrisies du monde adulte, (...) qui est au coeur de ce beau film. Un âge trouble et troublant que François Ozon observe (...) le temps de quatre saisons et qu'il sublime par des chansons de Françoise Hardy.
Pierre Vavasseur - Le Parisien
(...) comme une allumette qui n'est jamais avare de son soufre, [Ozon] n'en finit pas de jouer (...) les saintes-nitouches du scandale. Mais ce n'est jamais gratuit et en racontant l'histoire de cette adolescente qui tente l'aventure de la prostitution de luxe, il signe un putain de film, d'une finesse et d'une intelligence dévastatrice.
Jean Roy - L'Humanité
Comme chez Claude Sautet, pas une faute de goût, de distribution, de dialogue, de costume, de composition ou d’éclairage. (...) Ce n’est pas de l’art ostentatoire, la mise en scène est discrète mais, pour qui y est sensible, de cette précision qui conditionne l’efficacité.