L’AVIS DE MEDIAFILM

Prix spécial du jury au festival de Sundance, DEAR WHITE PEOPLE use de provocation, à la manière de Spike Lee (DO THE RIGHT THING), pour dénoncer le racisme aux États-Unis à l'ère Obama. Librement inspiré de faits réels, le scénario ambitieux du nouveau venu Justin Simien mène de front plusieurs intrigues, qui mettent en scène des personnages d'une belle complexité, pétris de contradictions. À cet égard, le cas de l'héroïne revendicatrice, qui cache sa liaison avec un étudiant blanc en s'affichant avec un frère de couleur encore plus militant qu'elle, est éloquent. Cependant, certains échanges verbaux manquent de subtilité et tirent l'ensemble vers le film à thèse. À la mise en scène, Simien fait montre d'assurance, privilégiant un ton sérieux malgré ses visées satiriques, et conférant à son film un rythme alerte, sans trop abuser des effets de style. Dominée par une Tessa Thompson pleine d'aplomb, la distribution est adéquate.

Texte : Louis-Paul Rioux