Fr. 2013. Comédie de Alain Resnais avec Sabine Azéma, Hippolyte Girardot, Caroline Sihol. Trois femmes de la campagne anglaise mettent leurs mariages en péril en se laissant séduire par un ami commun, condamné par la maladie. Récit vaudevillesque inspiré d'une pièce d'Alan Ayckbourn. Réflexion sommaire sur la vie conjugale. Théâtralité exploitée avec finesse. Comédiens d'expérience dirigés avec entrain. (sortie en salle: 5 septembre 2014)
Trois femmes de la campagne anglaise mettent leurs mariages en péril en se laissant séduire par un ami commun, condamné par la maladie. Récit vaudevillesque inspiré d'une pièce d'Alan Ayckbourn. Réflexion sommaire sur la vie conjugale. Théâtralité exploitée avec finesse. Comédiens d'expérience dirigés avec entrain. (sortie en salle: 5 septembre 2014)
Hasard ou coïncidence, le testament filmique d'Alain Resnais (HIROSHIMA MON AMOUR, MON ONCLE D'AMÉRIQUE) nous ramène sur le territoire du dramaturge britannique Alan Ayckbourn, où le cinéaste avait puisé la matière de SMOKING/NO SMOKING et COEURS. Porté par une réflexion sommaire sur la vie conjugale, AIMER, BOIRE ET CHANTER ("Life of Riley" dans sa version scénique originale) s'articule autour de scènes vaudevillesques à l'humour parfois absurde, campées dans des décors de carton filmés frontalement, puis raccordées entre elles par les dessins splendides du bédéiste Blutch. Et à l'image de VOUS N'AVEZ ENCORE RIEN VU, l'oeuvre repose habilement sur une tension causée par l'absence à l'image du condamné, qui conditionne la vie de ses proches. Sabine Azéma et Michel Vuillermoz en tête, les acteurs jouent avec entrain les partitions d'une oeuvre réjouissante, mais somme toute mineure dans la filmographie du réalisateur de L'ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD.
Texte : Pierre Blais
Jean Roy - L'Humanité
Au soir de ses jours, Alain Resnais, aidé par ses collaborateurs qui vont de Dominique Bouilleret, à l’image, à Hervé de Luze, au montage, en passant par Mark Snow, à la musique, manie son nombre restreint de paramètres avec une virtuosité confondante.
Norbert Creutz - Le Temps
Rarement (...) cinéaste n’aura aussi bien orchestré sa sortie. Ni jeune ni gâteux, AIMER, BOIRE ET CHANTER est juste une annonce de disparition à l’image de son auteur: d’une intelligence et d’une élégance admirables. Ni funèbre ni hilarant, juste juste.
Sophie Grassin - Le Nouvel Observateur
[Resnais] plante ses comédiens devant des toiles peintes, compose des plans cinétiques, joue avec le feu "d’artifices" des conventions théâtrales. Resnais fait du cinéma à sa façon, c’est-à-dire à la manière surréaliste du cadavre exquis.
Michaël Ghennam - Les Fiches du Cinéma
Certes, on pourrait dire que Resnais reprend des recettes qu'il avait déjà utilisées avec brio jadis (MÉLO, SMOKING/NO SMOKING) (...), mais l'autocitation n'est-elle pas aussi l'apanage des grands, surtout si elle est comme ici transcendée?
Didier Péron - Libération
Bien qu’ils adoptent par emprunt un parler jeune, (...) tous [les personnages] semblent prisonniers d’un placard naphtaliné et les humeurs tristes ou gaies qu’ils arborent varient d’intensité avec la même spontanéité que la lumière sur variateur d’une lampe d’abat-jour.
Thomas Baurez - L'Express
On entre (...) dans ce nouvel opus par la porte du théâtre filmé (...) dont on accepte tous les codes. (...) Et, très vite, survient un manque. Aimer, boire et chanter, trois verbes mal conjugués, tant Resnais semble travaillé par son propre effacement. (...) ici, les situations bégayent et s'annulent.
À l'instar de Vous n'avez encore rien vu, il est aussi question d'une figure invisible qui suscite toutes les passions. Mais, ici, les situations bégayent et s'annulentOn entre donc dans ce nouvel opus par la porte du théâtre filmé et coloré dont on accepte tous les codes, fussent-ils désuets. Et, très vite, survient un manque. Aimer, boire et chanter, trois verbes mal conjugués, tant Resnais semble travaillé par son propre effacement. À l'instar de Vous n'avez encore rien vu, il est aussi question d'une figure invisible qui suscite toutes les passions. Mais, ici, les situations bégayent et
Samuel Douhaire - Télérama
AIMER, BOIRE ET CHANTER n'est pas (...) un film qui synthétiserait soixante ans de création cinématographique, entre formalisme d'avant-garde et culture populaire. Il s'agit plutôt d'une variation ludique autour de quelques figures et motifs chers au réalisateur.