L’AVIS DE MEDIAFILM

Spécialisé dans les films de genre, Scott Derrickson (THE EXORCISM OF EMILY ROSE, THE DAY THE EARTH STOOD STILL) se retrouve un peu coincé entre l'arbre et l'écorce. D'abord, il semble prendre très au sérieux ce récit de descente aux enfers dont le point de départ s'apparente à celui de THE SHINING. Ménageant ses effets, il s'attarde avec minutie aux détails les plus sordides de l'affaire et instaure un climat soutenu de terreur sourde. L'analyse des bobines super-8 permet aussi une déconstruction visuelle très efficace qui rappelle BLOW UP. Enfin, le jeu nuancé de l'intense Ethan Hawk ancre bien le personnage de l'écrivain. Et puis ça se gâte un peu. Les rouages de l'intrigue deviennent trop évidents pour le spectateur attentif et le réalisateur ne peut s'empêcher de retomber dans les effets-choc usuels, déployant beaucoup d'efforts pour faire sursauter inutilement le public déjà suffisamment investi dans une histoire dont l'issue prévisible se fait un peu attendre.

Texte : André Caron