Fr. 2012. Comédie dramatique de François Ozon avec Fabrice Luchini, Ernst Umhauer, Kristin Scott Thomas. Un adolescent s'immisce dans la maison d'un camarade de lycée et fait le récit épisodique de ses découvertes à son professeur de français, qui s'embarque alors dans un jeu dangereux. Leçon d'écriture intelligente et ludique, librement adaptée d'une pièce de Juan Majorga. Dialogues jouissifs. Réalisation élégante et sobre. Interprétation de premier ordre. (sortie en salle: 19 avril 2013)
Un adolescent s'immisce dans la maison d'un camarade de lycée et fait le récit épisodique de ses découvertes à son professeur de français, qui s'embarque alors dans un jeu dangereux. Leçon d'écriture intelligente et ludique, librement adaptée d'une pièce de Juan Majorga. Dialogues jouissifs. Réalisation élégante et sobre. Interprétation de premier ordre. (sortie en salle: 19 avril 2013)
Avec cette libre adaptation de la pièce "Le Garçon du dernier rang" de Juan Majorga, François Ozon nous sert une leçon d'écriture ludique sur les thèmes du désir adolescent, de la manipulation et des familles de substitution. Farci de dialogues jouissifs, de références littéraires admiratives, de pointes acidulées à l'univers de l'art contemporain et de clins d'oeil complices au cinéma de Pasolini et Hitchcock, le récit ménage de déconcertants coups de théâtre au spectateur. Lequel est lui aussi placé en position de voyeur dans cette maison dépeinte avec un mélange de hauteur et d'envie par le jeune et roué écrivain en herbe. Dans le droit fil du brillant SWIMMING POOL, cette vibrante célébration de la création artistique est mise en scène par Ozon de manière très réfléchie, dans un style à la fois élégant et sobre qui met en valeur toutes les subtilités de l'intrigue. De la même façon, Fabrice Luchini, déchaîné dans POTICHE, joue ici de beaucoup plus de nuances, ne faisant jamais d'ombre à ses partenaires, la pétillante Kristin Scott Thomas, l'émouvante Emmanuelle Seigner et le sensible Ernst Umhauer, qui fait montre d'un talent à surveiller.
Texte : Louis-Paul Rioux
Véronique Harvey - Le Journal de Montréal
(...) ce treizième long métrage [d'Ozon] est parfaitement ficelé et pourrait bien se définir comme [son] projet le plus achevé. (...) À travers les enseignements d'un vieux sage à son apprenti, on découvre (...) toutes les méthodes de fabrication d'une fiction et ce, avec une bonne dose d'humour et de suspense.
Odile Tremblay - Le Devoir
(...) [Luchini] nage comme un poisson dans l'eau. On voit même percer ses zones de fragilité, gage de ses grands jours. Kristin Scott Thomas (...) apporte une dimension hautement comique et très woody-allenienne à son personnage snob, intelligent et déjanté. Elle forme avec Luchini un couple en feu d'étincelles.
Marc-André Lussier - La Presse
Inspiré du Garçon du dernier rang, une pièce de théâtre de l'auteur espagnol Juan Mayorga, DANS LA MAISON distille un regard à la fois ironique, grinçant, drôle, qui n'épargne personne. (...) [C']est une ode au pouvoir de l'imagination, une célébration de la fiction.
T’Cha Dunlevy - The Gazette
There’s a hint of Woody Allen in the absurdity of the situation, and Ozon takes a mischievous thrill in mixing his humour with edge-of-your-seat suspense. It’s a delicate balance, which he fumbles in the film’s final act. (...) [it] remains a slick, artful and highly entertaining ride.
Manon Dumais - Voir
THÉORÈME en mode lycéen aux accents hitchcockiens, DANS LA MAISON est ponctué de dialogues spirituels sur le rôle de l’art, la littérature (...). D’un humour parfois grinçant, les répliques deviennent dans la bouche [des interprètes] (...) de purs moments de délectation.
Nicolas Schaller - Télé Ciné Obs
Les questions que charrie DANS LA MAISON et son récit gigogne (...) sont aussi stimulantes que le plaisir que l’on a à s’y abandonner: où s’arrête le voyeurisme, où commence la fiction? La vie des Rapha (...) un pur fantasme? (...) [Mais] il manque un élan, une poésie, le vertige.
Julien Gester - Libération
Les récits concurrents (...) se dédoublent et se redoublent, (...) mouvement souligné par la prolifération de motifs tautologiques. (...) À mesure que les intrigues se confondent, s’opère la contamination de chaque strate du film par la morgue toute adolescente des contes de Claude.
Florence Colombani - Le Point
Avec une parfaite élégance de mise en scène, Ozon met en place un piège savant qui se referme, implacable, sur ses personnages et sur un spectateur fasciné. (...) Pasolinien dans le vertige qu'il suscite, le film est aussi une belle réflexion sur la transmission.
Pierre Murat - Télérama
[C'est un] petit chef-d'oeuvre troublant, subtil. Un film qui charme, qui étonne, qui excite. Qui nous mène par le bout du nez, (...) mais si aisément qu'on est ravi de se laisser séduire. L'habileté du cinéaste est telle qu'on a l'impression d'inventer, [d'être] coscénariste.
Thomas Sotinel - Le Monde
Au plaisir robuste et ordinaire de suivre les tribulations d'une famille secouée par l'irruption d'un corps étranger, Ozon ajoute le vertige intellectuel que provoquent les questions de réalité et de fiction. Ces problèmes capitaux sont traités avec une ironie légère et cruelle.