Can. 2012. Drame de Rafaël Ouellet avec Julien Poulin, Patrice Dubois, Stéphane Breton. Deux frères rentrent au bercail afin de soutenir leur père, un camionneur veuf traumatisé par un accident de la route. Portrait de famille émouvant et nuancé. Quelques développements hâtifs. Réalisation sobre et expressive. Jeu sensible des trois vedettes. (sortie en salle: 17 août 2012)
Deux frères rentrent au bercail afin de soutenir leur père, un camionneur veuf traumatisé par un accident de la route. Portrait de famille émouvant et nuancé. Quelques développements hâtifs. Réalisation sobre et expressive. Jeu sensible des trois vedettes. (sortie en salle: 17 août 2012)
Julien Poulin (ELVIS GRATTON) brille en patriarche à l'âme meurtrie dans ce drame émouvant et nuancé dont Rafaël Ouellet a puisé l'inspiration dans son histoire familiale. CAMION, il est vrai, marque une rupture dans son oeuvre jusqu'ici très formalisante et un brin maniérée (LE CÈDRE PENCHÉ, DERRIÈRE MOI, NEW DENMARK), qui mettait en valeur ses aptitudes de plasticien, beaucoup moins son talent de conteur. Son film, fluide, généreux et ouvert, donne aux acteurs l'espace pour respirer, et aux scènes le temps d'instaurer un climat propice à l'émotion. La progression psychologique des personnages n'est pas toujours crédible en raison de certains développements hâtifs du récit. En revanche, le cinéaste fait passer par les silences et les regards, ainsi que par sa mise en scène à la fois sobre et expressive, une bonne quantité d'information. Patrice Dubois et Stéphane Breton, visiblement investis dans leurs rôles, contribuent eux aussi à conduire ce CAMION à bon port.
Texte : Martin Bilodeau
Pierre-Alexandre Fradet - Séquences
(...) [CAMION] de Ouellet ne se contente pas de frôler le thème de l'expérience usuelle: [il] développe en détail trois discours sur le sujet. Un père et ses deux fils (...) se retrouvent (...) après un événement tragique. À leurs trois destins respectifs correspondent trois réflexions sur l'ordinaire.
Maxime Demers - Le Journal de Montréal
En livrant une forme d'hommage à son père (...), le cinéaste a accouché d'un film sobre et mélancolique qui aborde avec tendresse et sensibilité le thème des relations père-fils. Le tout appuyé par des images tantôt dures, tantôt sublimes et par une touche d'humour subtil.
Pascale Gauthier - 24 Heures
Film naturaliste, CAMION nous plonge (...) dans une atmosphère bien contrôlée, avec ses nuances grisonnantes d'automne (...) où le blanc lumineux peine à percer. Mais il percera. Car [Ouellet] ose l'espérance. Pas à coups de grands revirements d'existence, mais simplement par des liens qui tendent à se solidifier pour ne plus se rompre.
Brendan Kelly - The Gazette
Ouellet just has an uncanny knack for nailing the little moments in life. (...) As always with Ouellet, the music plays a key role here and the rootsy, acoustic tracks from Robin-Joël Cool and Viviane Audet from the band Mentana add greatly to the atmosphere.
Odile Tremblay - Le Devoir
Certaines scènes (...) sonnent si juste que chaque détail de mise en scène vient nourrir l'émotion et la vérité du film. (...) CAMION puise dans une tragédie qui n'exclut jamais l'humour, des ressorts dramatiques puissants qui l'entraînent peu à peu vers ses pardons et sa lumière.
Alissa Simon - Variety
Thesping by the well-cast central trio is aces (...). Sensitive lensing by Genevieve Perron that captures the rough beauty of the landscapes leads the strong tech package. The delicate, melancholy score by Viviane Audet and Robin-Joel Cool (...) sets the mood without pandering.
Manon Dumais - Voir
Avec CAMION, Rafaël Ouellet signe (...) son film le plus mûr, le plus abouti, tant sur le plan du récit que de la mise en scène. (....) le réalisateur se montre en pleine possession de ses moyens en traçant trois portraits d’hommes à la dérive d’une vérité remarquable.
Stephen Dalton - The Hollywood Reporter
Ouellett shoots rural Quebec in autumnal browns and greys, which suits the flattened emotional mood, but does tend to deepen the story’s depressing drabness. (...) The detail feels rich, the dialogue authentic. Even the festive finale (...) is handled with understated grace.
Marc Cassivi - La Presse
Finement filmé, sans maniérisme ni racolage, laissant le temps aux plans de s'imprégner dans les clairs-obscurs. Écrit de manière subtile, avec des dialogues taillés dans le réalisme, sans fausses notes. Magnifiquement interprété par un trio d'acteurs en osmose.
Jean-François Hamel - Ciné-Bulles
(...) Ouellet filme ses personnages de près, sensible aux silences qui figent leurs recueillements en solitaire. Il trouve chaque fois une belle justesse dans la durée des plans. (...) CAMION est moins intéressant par sa structure narrative que par les petits instants de peur, de joie ou de peine qu'il évoque avec justesse et réalisme.