G.-B. 2011. Drame historique de David Cronenberg avec Michael Fassbender, Keira Knightley, Viggo Mortensen. Au début du XXe siècle, la liaison de Carl Jung avec son ex-patiente Sabina Spielrein provoque la rupture idéologique entre le psychanalyste zurichois et son mentor Sigmund Freud. Adaptation passionnante d'une pièce de Christopher Hampton. Récit résolument verbeux mais d'une écriture brillante. Mise en scène élégante, fignolée, très contrôlée. Interprétation relevée. (sortie en salle: 13 janvier 2012)
Au début du XXe siècle, la liaison de Carl Jung avec son ex-patiente Sabina Spielrein provoque la rupture idéologique entre le psychanalyste zurichois et son mentor Sigmund Freud. Adaptation passionnante d'une pièce de Christopher Hampton. Récit résolument verbeux mais d'une écriture brillante. Mise en scène élégante, fignolée, très contrôlée. Interprétation relevée. (sortie en salle: 13 janvier 2012)
Pour cette adaptation passionnante de la pièce "The Talking Cure" de Christopher Hampton (DANGEROUS LIAISONS) - elle-même inspirée d'un livre historique de John Kerr - , David Cronenberg a privilégié un traitement académique fignolé, très contrôlé, davantage dans la veine de son M BUTTERFLY que de celle des autres films viscéraux et nerveux qui ont fait sa renommée. Cela dit, le réalisateur canadien foule un terrain familier, lui qui a maintes fois exploré les mécanismes psychologiques et le pouvoir de l'inconscient dans son oeuvre, que l'on pense à SPIDER, THE NAKED LUNCH ou THE BROOD. D'où sa réelle aisance dans la conduite de ce récit sur les débuts de la psychanalyse, résolument verbeux mais d'une écriture brillante, dont plusieurs éléments ont par ailleurs été déjà traités, de façon plus ampoulée, dans L'ÂME EN JEU de Roberto Faenza. Michael Fassbender campe avec justesse un Carl Jung à la fois séduisant et engoncé dans les conventions de son siècle. Viggo Mortensen incarne Freud avec autorité et assurance. Quant à Keira Knightley, elle évite de justesse le ridicule dans le rôle très physique et intense de la pionnière méconnue de la psychanalyse russe.
Texte : Louis-Paul Rioux
Éric Libiot - L'Express
Visiblement peu à l'aise, [Cronenberg] réalise un film bavard, arythmique, psychologisant. Si [sa] maîtrise formelle (...) est toujours impressionnante, les enjeux dramatiques se noient dans une théâtralité convenue. Les acteurs sont bien (...), l'actrice (...) [moins].
Corinne Renou-Nativel - La Croix
Le premier film historique de David Cronenberg (...) explore les relations du trio Carl Jung, Sabina Spielrein et Sigmund Freud. Mais cette louable ambition se heurte à un formatage hollywoodien très réducteur. (...) On retient néanmoins le jeu impeccable des acteurs.
Pierre Murat - Télérama
L'alternance de pauses et d'ellipses rend le film étrange. Fragile. (...) Mais passionnant par les failles qu'il laisse deviner chez le cinéaste. Et les constantes dans son oeuvre qu'il fait apparaître. Car Freud et Jung ressemblent comme des frères (...) [aux] jumeaux (...) [de] FAUX-SEMBLANTS.
Bruno Icher - Libération
Le réalisateur accomplit un subtil tour de passe-passe, revendiquant (...) l’authenticité de chaque événement à l’écran, tout en truffant son ouvrage (...) d’ambiguïtés, de non-dits et de microscopiques procès d’intention entre les icônes de la psychanalyse.
Florence Colombani - Le Point
Ce drame en costumes (...) s'inscrit (...) avec une belle cohérence dans sa filmographie. (...) Avec une intelligence lumineuse et une belle sécheresse de style, David Cronenberg raconte ce triangle pas banal, la naissance de la psychanalyse et les nuages qui s'accumulent sur l'Europe...
Thomas Sotinel - Le Monde
(...) presque toutes les images baignent dans une lumière exquise, estivale et helvétique. (...) Cronenberg met en scène avec sûreté et précision ce grand spectacle intellectuel qui se déploie dans l'intérieur surchargé du bureau de Freud, dans les restaurants viennois ou sur [un] joli voilier.