Fr. 2011. Drame politique de Pierre Schoeller avec Olivier Gourmet, Michel Blanc, Zabou Breitman. Le ministre français des transports voit son ascension freinée par un dossier controversé visant la privatisation du secteur ferroviaire. Étude de milieu aussi documentée qu'acérée. Scénario dense aux enjeux fascinants. Mise en scène raffinée et expressive. Interprétation uniformément brillante. (sortie en salle: 2 décembre 2011)
Le ministre français des transports voit son ascension freinée par un dossier controversé visant la privatisation du secteur ferroviaire. Étude de milieu aussi documentée qu'acérée. Scénario dense aux enjeux fascinants. Mise en scène raffinée et expressive. Interprétation uniformément brillante. (sortie en salle: 2 décembre 2011)
Après s'être intéressé aux laissés-pour-compte dans VERSAILLES, le cinéaste français Pierre Schoeller se tourne cette fois vers l'autre extrême du faisceau: la classe dirigeante. Fort bien documentée sans être didactique, acérée sans être cynique, son étude de milieu expose clairement les conséquences des actions de ces hommes en complets qui devisent en vase clos pour accoucher de projets de loi arbitraires n'existant - c'est la thèse du film - que pour alimenter le "monstre" étatique. Cette entité, Schoeller l'évoque fort intelligemment dans le rêve qui ouvre le film, puis plus tard au moyen d'allusions fines insérées dans les dialogues d'une intelligence et d'un vérisme exquis. Expressive dans ses choix de couleurs et de compositions, la réalisation raffinée et au rythme soutenu met en valeur l'interprétation uniformément brillante d'une distribution triée sur le volet.
Texte : François Lévesque
Marc-André Lussier - La Presse
Dès la première séquence, (...) Schoeller frappe notre imagination avec une scène très forte, métaphore du caractère érotique que d’aucuns confèrent (...) à l’exercice du pouvoir. (...) La trame musicale, non conventionnelle, vient aussi semer le désordre dans cet univers ô combien policé. Et joue un peu le même rôle que dans IL DIVO.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
Le film (...) fait d'autant plus mal qu'il arrive (...) à donner une représentation crédible de la politique, de sa cuisine, de ses ministres (...) et d'un personnel qui tente de suivre: le directeur de cabinet obsolète, (...) une directrice de com' (...), qui après un tragique accident de bus, déclare: "on est dans une séquence émotion, on est intouchable".
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
Avec des séquences fortes et percutantes, des scènes dialoguées intenses, un rythme incessant, une nervosité stressante, une interprétation impeccable, Pierre Schoeller attaque de front la question de la représentation dans nos démocraties, d'une certaine impuissance de l'État, de l'impunité, de la place réelle des citoyens et de la gestion des affaires publiques par l'image.
Frédéric Strauss - Télérama
L'EXERCICE DE L'ÉTAT est un film en tension constante, et c'est sa grande réussite. Musique tonitruante sur image de ministère feutré, sms s'affichant sur l'écran, (...) parole politique dans tous ses états (...). Avec un regard inquiet, Pierre Schoeller nous montre la politique sous un jour parfois presque désespérant, mais toujours passionnant.
Didier Péron - Libération
Le récit est trop intelligent et complexe pour se contenter des oppositions manichéennes entre les purs et les impurs, les droits et les tordus. Il faut sans cesse se déterminer face à la violence de l’intempestif, jouer aux échecs, perdre une partie pour gagner la suivante. (...) joué à la perfection (...), superbement écrit, [le film] sort à point nommé.
Thomas Sotinel - Le Monde
À quoi rêvent les hommes de pouvoir? À leur bureau, peuplé d'huissiers encagoulés, d'une femme nue et d'un crocodile, nous dit la première séquence du film. C'est le premier coup de maître de ce film magistral que d'établir d'un seul coup la dimension fantasmatique et érotique du pouvoir. Pierre Schoeller n'y reviendra pas, mais ce trouble sensuel vibre tout au long du film.
Manon Dumais - Voir
Offrant un scénario diablement bien écrit, Schoeller laisse deviner par sa composition raffinée d’images que le pouvoir est une machine bien vorace. (...) Rare femme dans cet univers masculin, (...) Zabou Breitman parvient à briller dans cet éclatant thriller aux côtés du redoutable tandem que forment Olivier Gourmet et Michel Blanc.