Fr. 2011. Drame de Ursula Meier avec Kacey Mottet Klein, Léa Seydoux, Martin Compston. Un garçon de douze ans subvient à ses besoins et à ceux de sa grande soeur en recelant des articles de sport volés aux riches touristes fréquentant la station de ski voisine. Description sans concession d'une relation familiale torturée. Réalisation précise et sans apprêt. Montage serré. Jeu sensible du jeune K. Mottet Klein. (sortie en salle: 16 novembre 2012)
Un garçon de douze ans subvient à ses besoins et à ceux de sa grande soeur en recelant des articles de sport volés aux riches touristes fréquentant la station de ski voisine. Description sans concession d'une relation familiale torturée. Réalisation précise et sans apprêt. Montage serré. Jeu sensible du jeune K. Mottet Klein. (sortie en salle: 16 novembre 2012)
Après un premier long métrage remarqué, HOME, campé en Belgique, la Suisse Ursula Meier a tourné son second dans le décor alpin de son pays. Au moyen d'une géographie claire, où les riches occupent les sommets blancs et les pauvres les banlieues ternes, la cinéaste illustre bien le fossé social au coeur de son sujet intimiste. Un peu à la façon des Dardenne (LE FILS, L'ENFANT), dans un style néanmoins personnel, Meier, armée d'une caméra nerveuse, filme au plus proche des corps afin de communiquer l'enfermement économique et psychologique de son petit héros. Celui-ci, magnifiquement interprété par un Kacey Mottet Klein (HOME, GAINSBOURG (VIE HÉROÏQUE)) tout en sensibilité, pourrait d'ailleurs être le cousin de la Rosetta des frères belges. Face à lui, la talentueuse Léa Seydoux (BELLE ÉPINE, LES ADIEUX À LA REINE) est parfaite dans un rôle plus ingrat. Mais ce qui frappe le plus, c'est la justesse d'observation d'une relation familiale torturée, où les protagonistes entretiennent des liens à géométrie variable, devenant tour à tour père/mère, fille/fils, frère/soeur, et presque amants.
Texte : Jean Beaulieu
André Lavoie - Le Devoir
Ursula Meier joue beaucoup sur [les] contrastes, mais (...) sans forcer la note; petite misère, certes, mais sans misérabilisme. Elle fait d’ailleurs preuve de la même subtilité en composant une galerie éclectique de personnages.
Catherine Schlager - La Presse
(...) Ursula Meier est une habile directrice d'acteurs. Le jeune Kacey Mottet Klein (...) est bouleversant dans le rôle de cet enfant privé d'enfance (...). Quant à Léa Seydoux, elle incarne à merveille cette femme-enfant qui cache un lourd secret.
Samuel Douhaire - Télérama
Constamment, la mise en scène, précise, aiguisée, crée l'inattendu: Ursula Meier cadre la montagne en plans serrés, comme un monde clos, presque étouffant. (...) le paysage d'«en bas» est, lui, filmé en plans larges.
Lucie Calet - Le Nouvel Observateur
Meier (...) s’attache aux comportements, (...) parle de fuite (...), et emprunte les codes et les couleurs du conte pour décrire avec une rigueur bouleversante et tranquille la violence du monde sur fond de secret de famille.
Florence Colombani - Le Point
[D'un] argument digne des frères Dardenne, Ursula Meier (...) tire un film sombre mais jamais glauque, le portrait au scalpel de deux enfants en manque d'amour qui se cognent au lieu de s'étreindre.