Can. 2010. Thriller de Daniel Grou-Podz avec Claude Legault, Rémy Girard, Martin Dubreuil. Sa fillette ayant été violée et assassinée par un pédophile, un chirurgien capture ce dernier et le soumet à sept jours de torture, au bout desquels il compte l'exécuter. Adaptation percutante d'un roman de Patrick Sénécal. Récit ambigu sur le thème de l'auto-justice. Traitement d'un réalisme cru. Interprétation très convaincante. (sortie en salle: 5 février 2010)
Sa fillette ayant été violée et assassinée par un pédophile, un chirurgien capture ce dernier et le soumet à sept jours de torture, au bout desquels il compte l'exécuter. Adaptation percutante d'un roman de Patrick Sénécal. Récit ambigu sur le thème de l'auto-justice. Traitement d'un réalisme cru. Interprétation très convaincante. (sortie en salle: 5 février 2010)
Après plusieurs séries télévisées à succès ("Minuit, le soir", "C.A."), Podz passe au cinéma en adaptant un roman de Patrick Sénécal. L'écrivain signe d'ailleurs le scénario inspiré de ce livre évoquant le désir de vengeance, et surtout ce désir aveugle de se substituer à une justice considérée trop clémente envers les meurtriers. Si le sujet, surexploité dans les films de "torture porn", ne présente aucune originalité, le récit se révèle percutant, entre autres par la somme des traitements que le bourreau fait subir à sa victime. Le cinéaste fait cependant preuve de retenue: caméra en retrait, utilisation d'éléments sonores pour évoquer l'ampleur des souffrances, absence de musique, etc. Même s'il semble condamner la folie des justiciers improvisés, le spectacle virtuose de cette violence brouille parfois le discours dénonciateur. Le réalisme cru privilégié par la mise en scène est renforcé par le jeu très convaincant de Claude Legault en persécuteur et de Martin Dubreuil en pédophile pris au piège.
Texte : André Lavoie
Luc Laporte-Rainville - Ciné-Bulles
(...) Podz (...) rejette d'emblée l'aspect grand-guignolesque du roman pour n'en conserver que la dimension réflexive. Exit les pires actes physiques (...). Place à une atmosphère horrifiante forgée de silences et de regards haineux (...). Une économie de mots d'autant plus judicieuse qu'elle laisse place à un sentiment d'oppression. Des silences difficiles à exprimer en littérature, mais ô combien efficaces au cinéma.
Helen Faradji - 24 Images
Refusant de jouir de la violence, annihilant toute volonté de légitimer les actions du père, le regard de Podz épate par sa droiture, son honnêteté à montrer l'insupportable sans jamais en tirer profit. Le film est porté par un Claude Legault toujours d'une justesse parfaite, d'une intensité rentrée à faire frissonner, face à un Martin Dubreuil (...) tout aussi impressionnant.
Odile Tremblay - Le Devoir
Loin des créateurs du film, l'intention de glorifier l'autojustice. Ils visent un but inverse, mais se trouvent pris à leur propre piège. Podz et (...) Sénécal ne laissent jamais souffler le spectateur, invité à observer les supplices les plus horribles (...) du jour 1 au jour 7. (...) Qui peut et veut s'identifier à un héros dont on comprend la souffrance mais qui se montre capable de gestes aussi sanguinaires?
Marc Cassivi - La Presse
La réalisation est d’une admirable sobriété, tout en subtilité, sans trame musicale, avec très peu d’éclairages et beaucoup de silences. LES SEPT JOURS DU TALION est marqué d’un réalisme sans affect qui rend sa violence, sordide (...). Ce film, à l’évidence, n’est pas fait pour tous les publics. C’est pourtant une oeuvre universelle, profondément humaine. Le film québécois le plus abouti, le plus maîtrisé, depuis POLYTECHNIQUE.
Dominic Bouchard - Séquences
Dans ce long métrage, Podz développe une mise en scène minimaliste, précise. La direction photo privilégie une lumière cendrée, gris vert, qui rappelle la mort qui imprègne chaque aspect du récit.Les lieux sont peu nombreux, mais judicieusement choisis. (...) Au final, LES SEPT JOURS DU TALION est une première oeuvre réussie.
Normand Provencher - Le Soleil
La mise en scène de Podz ne cède jamais à la facilité. Une sobriété de bon aloi habille le film. Aucune musique, de longs plans silencieux (...), une photographie qui renvoie à l'état d'âme des personnages. LES SEPT JOURS DU TALION est un film dur, (...) mais ô combien nécessaire pour nourrir la réflexion, trop souvent à courte vue, sur la peine de mort, voire les châtiments corporels réclamés pour les coupables de crimes abjects.
Manon Dumais - Voir
Film sombre s'il en est, LES SEPT JOURS DU TALION bascule dans l'horreur. Non celle des "torture porn" à la DÉCADENCE (...), mais bien celle d'un homme aveuglé par l'esprit de vengeance. Certes, il y a quelques moments propres à retourner l'estomac (...), mais l'essentiel du film ne consiste pas en une longue séance de torture. (...) Claude Legault s'impose dans la peau de cet homme anéanti par la mort de sa fille.