Can. 2010. Drame biographique de Luc Dionne avec Patrick Drolet, Macha Grenon, Marc Labrèche. La vie et la carrière d'André Mathieu, pianiste et compositeur découvert en 1936 à l'âge de cinq ans, disparu le 2 juin 1968 à 39 ans, miséreux, alcoolique et tombé dans l'oubli. Évocation épisodique et peu éclairante du destin tragique d'un artiste majeur. Compositions de Mathieu bien mises en valeur tout au long du récit. Réalisation consciencieuse, au budget restreint. Interprétation inégale. (sortie en salle: 28 mai 2010)
La vie et la carrière d'André Mathieu, pianiste et compositeur découvert en 1936 à l'âge de cinq ans, disparu le 2 juin 1968 à 39 ans, miséreux, alcoolique et tombé dans l'oubli. Évocation épisodique et peu éclairante du destin tragique d'un artiste majeur. Compositions de Mathieu bien mises en valeur tout au long du récit. Réalisation consciencieuse, au budget restreint. Interprétation inégale. (sortie en salle: 28 mai 2010)
Initié par le musicien Alain Lefèvre, ce projet visait surtout à faire connaître ou redécouvrir l'oeuvre puissante d'André Mathieu. De ce point de vue, mission accomplie. Les compositions du pianiste disparu, couplées à celles de Lefèvre, sont en effet fort bien mises en valeur tout au long du récit. Le problème, c'est que ce dernier s'avère épisodique et peu éclairant sur le destin tragique de cet artiste hors du commun. Du reste, le documentaire de Jean-Claude Labrecque, ANDRÉ MATHIEU: MUSICIEN (1993) faisait de façon plus pertinente le tour du sujet. Luc Dionne (AURORE) signe une mise en scène consciencieuse, avec un budget à l'évidence restreint, ce qui nous vaut une reconstitution d'époque minimale et jamais pleinement crédible. Cependant, des effets visuels expressifs lors de l'exécution de certaines pièces génèrent les quelques rares moments d'émotion véritables du film. Dans le rôle d'André Mathieu enfant, l'étonnant Guillaume LeBon fait montre de sensibilité et de fermeté dans son jeu. À l'inverse de Patrick Drolet, qui incarne le protagoniste adolescent et adulte de façon peu nuancée, sur une seule note.
Texte : Louis-Paul Rioux
Alexandra Perron - Le Soleil
Rodolphe Mathieu et son fils André sont assis au piano. Sur le clavier, les petits doigts s'agitent (...) et la mélodie s'élève (...). Le film (...) s'ouvre sur cette scène (...). Tout au long de la projection, de voir ce petit bout jouer et composer si grand donne le vertige et démontre quel talent couvait chez ce jeune Montréalais. Belle, accessible (...), sa musique ne s'arrêtera jamais durant ce récit, qui est malheureusement davantage une enfilade d'événements.
Catherine Schlager - Séquences
Dans le rôle d'André Mathieu, LeBon et Drolet accomplissent un travail remarquable. (...) En plus de bien performer lors des scènes de piano, Patrick Drolet joue de façon juste le pianiste déchu et l'amoureux éconduit dont la vie n'est plus un conte de fées. Macha Grenon, dans le rôle de la mère possessive (...), et Marc Labrèche, dans celui du père (...), offrent des performances dignes de mention.
Marc Cassivi - La Presse
De facture télévisuelle (...), la deuxième réalisation de Luc Dionne (...) multiplie (...) les effets défraîchis et maladroits. Un voile sépia marque les images d’archives, campant les époques de manière trop appuyée, en brisant constamment le rythme du récit. (...) La bande originale du film, interprétée par Alain Lefèvre, est un condensé de fulgurance et de virtuosité (...). C’est dans cette musique, émouvante, que le film (...) trouve sa grâce et son salut.
Brendan Kelly - The Gazette
(...) the film (...) suffers from many of the usual shortcoming of the bio-pic genre. Dionne has decided to tell the story of Mathieu's life in chronological fashion and, as is so often the case, he kind of had to zip through much of the action to squeeze a life into less than two hours of screen time.
Guillaume Fournier - Voir
Cela peut sembler ironique, mais l'impression est pourtant que l'on oublie de raconter André Mathieu, dans ce film qui lui est dédié. (...) une succession d'anecdotes (ne) suffi(t) (pas) à dresser une interprétation intéressante d'un homme complexe (...), même si on est bouleversé chaque fois que se fait entendre sa musique. (...) peut-être aurait-il fallu (...) avoir un peu moins confiance en la capacité de ses compositions à exprimer les sentiments profonds de son coeur.
Michelle Coudé-Lord - Le Journal de Montréal
(...) Luc Dionne a réalisé ce film avec classe et doigté habité par le seul et unique désir de faire revivre la musique d'André Mathieu. Il peut dire mission accomplie. L'ENFANT PRODIGE, sans être parfaite, est une oeuvre musicale et cinématographique pertinente, intéressante qui se devait d'exister.
François Lévesque - Le Devoir
Le problème majeur de L'ENFANT PRODIGE (...) réside (...) dans ce qu'on voit l'exaltation fragile du compositeur dans le jeu de Drolet, on l'entend dans sa musique, mais on ne la ressent pas vraiment à l'image. La mise en scène est consciencieuse, quoique répétitive dans ses effets de montage, mais la passion de Mathieu ne prend jamais possession de la caméra.