Pol. 2010. Thriller de Jerzy Skolimowski avec Vincent Gallo, Emmanuelle Seigner, David Price. Fait prisonnier en Afghanistan par l'armée américaine, un taliban parvient à s'échapper au cours de son transfert dans une prison secrète européenne. Oeuvre énigmatique, minimaliste et poignante. Mise en scène solide. Jeu remarquable de V. Gallo. (sortie en salle: 1 avril 2011)
Fait prisonnier en Afghanistan par l'armée américaine, un taliban parvient à s'échapper au cours de son transfert dans une prison secrète européenne. Oeuvre énigmatique, minimaliste et poignante. Mise en scène solide. Jeu remarquable de V. Gallo. (sortie en salle: 1 avril 2011)
Un an à peine après QUATRE NUITS AVEC ANNA, qui marquait le retour au cinéma de Jerzy Skolimowski après 17 années de silence, le cinéaste polonais enchaîne avec ESSENTIAL KILLING, oeuvre minimaliste, énigmatique et captivante sur la course folle d'un taliban fugitif. Le personnage étant muet, le cinéaste recompose son passé et ses motivations au moyen de quelques rares flash-back, qui épaississent sciemment son mystère plus qu'ils ne l'éclairent. Pareillement, les lieux qu'il traverse, depuis le désert jusqu'aux vastes étendues froides et enneigées, ne sont jamais explicitement identifiés, ce qui rend sa détresse, ainsi que ses souffrances, encore plus poignantes et percutantes. Le personnage prend vie sous nos yeux grâce à l'abandon total, doublé d'un courage inouï, de l'acteur Vincent Gallo, à juste titre couronné meilleur acteur au Festival de Venise.
Texte : André Lavoie
Norbert Creutz - Le Temps
Skolimowski vise le pur cinéma. (...) À plus de 70 ans, son style est resté un jaillissement, avec une nervosité du montage, un sens de l’espace, une sûreté de la composition picturale et du contrepoint sonore hors pair. Ces qualités ne sauraient toutefois masquer l’extrême minceur du scénario.
Isabelle Fargette - Le Figaro
Skolimowski filme Vincent Gallo comme s'il s'agissait du dernier homme sur terre. Un exercice de style désespéré pour un cinéaste de la sensation. Si le but du film échappe parfois au spectateur, restent la beauté des images et quelques fulgurances cinématographiques.
Jean Roy - L'Humanité
Nous sommes ici dans CONAN LE BARBARE ou n’importe quel autre récit d’«heroic fantasy», en ayant largué les amarres que constituaient un point de départ crédible, des références géographiques et politiques. (...) Jerzy Skolimowski demeure un diamant dont lui-même a refusé le polissage.
Julien Welter - L'Express
Poussé par son acteur et par un sens du cadrage magnifique, Jerzy Skolimowski signe une chasse à l'homme (...) sauvage où le fugitif exprime le ressenti de tous les encagoulés de Guantanamo. D'une beauté folle, cette traque perd malheureusement de son intérêt à mesure qu'elle perd de son réalisme.
Jacques Morice - Télérama
L'instinct de survie, la peur qui pousse à tuer, tel sera le sujet de cette chasse à l'homme. Haletante, en raison d'un enchaînement ahurissant d'événements, imaginé par Jerzy Skolimowski, au mieux de sa forme.
Olivier Séguret - Libération
Accroché à cette trajectoire de survie, filante comme l’éclair, d’une détermination cruelle comme leur superbe absence de sentiments le permet aux animaux, le film parvient à fondre dans le même rayon lumineux un geste de haute rage artistique et une vocifération humaine.
Isabelle Régnier - Le Monde