Fr. 2008. Drame psychologique de Arnaud Desplechin avec Catherine Deneuve, Mathieu Amalric, Jean-Paul Roussillon. Une famille réunie pour les Fêtes doit faire face à la grave maladie de la mère, ainsi qu'au retour du cadet excentrique après cinq années de bannissement. Hommage généreux et moderne à la famille et aux films d'Ingmar Bergman. Écriture fine, spirituelle, souvent cruelle. Mise en scène virtuose, aux échappées contrôlées. Distribution de haut calibre, parfaite à tous égards. (sortie en salle: 21 novembre 2008)
Une famille réunie pour les Fêtes doit faire face à la grave maladie de la mère, ainsi qu'au retour du cadet excentrique après cinq années de bannissement. Hommage généreux et moderne à la famille et aux films d'Ingmar Bergman. Écriture fine, spirituelle, souvent cruelle. Mise en scène virtuose, aux échappées contrôlées. Distribution de haut calibre, parfaite à tous égards. (sortie en salle: 21 novembre 2008)
Trois ans après son fascinant ROIS & REINE, Arnaud Desplechin se surpasse avec cet hommage moderne à la famille et aux films d'Ingmar Bergman, FANNY ET ALEXANDRE en tête. Au moyen d'une écriture fine, spirituelle, souvent cruelle, Desplechin érige son histoire, creuse ses personnages. Au tout début du film, ceux-ci apparaissent comme des puits ouverts, impudiques. À la toute fin, ce sont des édifices construits, habités, limpides. Entre ces deux extrémités, UN CONTE DE NOËL raconte trois journées d'amours refoulées et de rancoeurs affichées. Desplechin divise son scénario en chapitres en apparence arbitraires, qui lui permettent, subtilement, de déplacer le point de vue (par des adresses à la caméra), de décaler la perspective, de provoquer le désordre. Tous ces éléments trouvent leur cohérence dans le mouvement continu de sa mise en scène virtuose, marquée par une caméra aux jeux d'iris étudiés, qui ici donne l'impression qu'elle va s'évanouir, là qu'un tableau immobile se met en action. La distribution de haut calibre, parfaite à tous égards, prend un plaisir évident à participer à ce grand moment de cinéma.
Texte : Martin Bilodeau
Pierre Murat - Libération
Dialogue moqueur et iconoclaste qui reflète l'originalité de ce règlement de comptes, (...) qu'on pourrait qualifier (...) de «western bergmanien». Reste à savoir de quel film de Bergman ce rejeton est le plus proche: de FANNY ET ALEXANDRE, pour son côté douillet, ou de SARABAND, pour sa férocité.
Jean-Luc Douin - Le Monde
Expert en ruptures de ton, apartés romanesques, mises à nu des affects, (...) Desplechin orchestre une sarabande où chacun (...) arbore sa plaie. Le film oscille sans cesse entre la réplique vacharde, la joute oratoire, la vérité qui blesse et le corps meurtri - bleus plein le dos, nez qui saigne, peau qui brûle.
André Lavoie - Le Devoir
(...) Desplechin prend plaisir à (...) composer ce magnifique tableau de famille, se permettant toutes les digressions sans jamais nous perdre dans [ce] labyrinthe d'émotions. (...) Mathieu Amalric s'engage au coeur du dédale avec une grande dextérité physique et toujours la même fureur dans le regard.
Maxime Demers - Le Journal de Montréal
S’amusant à faire éclater les conventions du conte et du feel good movie à l’américaine, Desplechin (...) brosse un portrait à la fois cruel et touchant de cette famille déchirée (...) campée par une distribution lumineuse. (...) Et le brillant cinéaste le fait en maniant habilement humour noir, tendresse et tragédie.
Marc-André Lussier - La Presse
La relation entre la mère et le benjamin (...) est dépeinte de belle façon et fait honneur au talent d’écriture du cinéaste. (...) D’où cette absence de pathos, malgré la gravité du propos. (...) Soulignons enfin que ce film, admirablement bien conçu, (...) est aussi porté par une remarquable distribution d’ensemble.
Manon Dumais - Voir
Plus encore que la mise en scène souple qui tire tout le profit de la majestueuse demeure des Vuillard, c'est le scénario de Desplechin, coécrit avec (...) Bourdieu, truffé de savoureuses répliques à l'humour acidulé que se lance à la gueule la merveilleuse distribution, qui ravira l'oreille autant que l'esprit.
Fernand Denis - La Libre Belgique
Les mouvements d'ensemble sonnent faux, car Desplechin (...) se croit obligé de faire son intéressant. Mais quand il quitte la pause, (...) c'est soufflant. (...) C'est assez surprenant de voir autant de comédiens faux tous ensemble et virtuoses dans les duos. Une étonnante saga familiale.
Jérémie Couston - Les Fiches du Cinéma
La multiplicité des niveaux de lecture est vertigineuse sans jamais plomber l'oeuvre. Au contraire, le récit file droit mais chacun a toute liberté de flâner. (...) nous sommes étourdis par une caméra ivre de cinéma (...) qui sert au mieux des acteurs en état de grâce. (...) un film mieux que parfait: vivant.
Norbert Creutz - Le Temps
Il faut voir la caméra littéralement faire l'amour à [Chiara Mastroianni] pour saisir toute la force de ce style fait de bric et de broc, mais qui n'oublie jamais de tendre à l'essentiel. (...) la profondeur et la générosité de ce film en font (...) une oeuvre rare. Aussi évidente et mystérieuse à la fois qu'un vrai conte.