É.-U. 2008. Comédie de Joel Coen, Ethan Coen avec George Clooney, Frances McDormand, Brad Pitt. En voulant tirer profit d'un manuscrit compromettant pour la CIA, deux gagne-petit déclenchent une série de drames et de malentendus. Production tonique et faussement désinvolte. Scénario bien articulé, au foyer changeant. Réalisation précise. Interprétation jouissive. (sortie en salle: 12 septembre 2008)
En voulant tirer profit d'un manuscrit compromettant pour la CIA, deux gagne-petit déclenchent une série de drames et de malentendus. Production tonique et faussement désinvolte. Scénario bien articulé, au foyer changeant. Réalisation précise. Interprétation jouissive. (sortie en salle: 12 septembre 2008)
Un an à peine après avoir pondu leur opus le plus sombre en carrière (NO COUNTRY FOR OLD MEN), récompensé de plusieurs oscars, Joel et Ethan Coen signent une comédie absurde bien de leur cru, désinvolte en apparence, très articulée en vérité, conjuguée sur les thèmes de l'outrecuidance des décideurs, de l'impuissance des petits et, presque en aparté, de la dictature de la beauté. Le scénario, au foyer changeant rappelant les cadavres exquis, nous emporte dans une sorte de ronde au coeur du Washington contemporain, où l'infiniment petit (deux naïfs besogneux) et l'infiniment grand (l'aristocratie de la Capitale américaine) se rejoignent accidentellement, au gré d'une série de situations cocasses, parfois même désopilantes, en descendance directe avec THE BIG LEBOWSKI. Visiblement dans le coup, les acteurs jouent leur partition, ici de façon caricaturale (McDormand, Pitt, Malkovich), là de manière plus nuancée (Clooney, Swinton, Jenkins), dans un ensemble résolument cohérent, mis en scène avec une précision sublimée dans le plaisir.
Texte : Martin Bilodeau
Norbert Creutz - Le Temps
(...) les Coen laissent libre cours à leur humeur sardonique pour un jeu de massacre (et ils ne sont pas du genre à reculer devant mort d’homme!) qui frise la misanthropie pure et simple. Comme dans certains grandes comédies italiennes, (...) on peut se demander s’ils ne vont pas ici un peu trop loin.
Daniel Grivel - Ciné-Feuilles
(...) après la noirceur de NO COUNTRY FOR OLD MEN, les frères Coen renouent avec la verve de THE BIG LEBOWSKI et cisèlent avec délectation un mécanisme de situations cocasses, au coeur d'un Washington déjanté.
Kirk Honeycutt - The Hollywood Reporter
The Coens (...) give each person a special eccentricity. Pitt moves his body as if in a marathon aerobics session. Clooney never walks into a new lover's abode without commenting on the flooring. (...) Malkovich has a lifetime's supply of cynicism. Swinton fails to "read" anyone.
Normand Provencher - Le Soleil
(...) LIRE ET DÉTRUIRE ne se prend pas (...) au sérieux. Les frères Coen renouent avec un style qui leur va comme un gant et où la singularité des personnages s'impose comme la matière première du scénario. En prof de gym pas très futé, (...) Brad Pitt décroche le rôle le plus drôle de sa carrière.
Hubert Heyrendt - La Libre Belgique
C'est avec le sourire aux lèvres que l'on embarque dans cette comédie loufoque, rythmée, souvent hilarante, et que l'on retrouve la petite musique des Coen, la finesse de leur regard et cette façon si personnelle de parler du monde qui nous entoure sans jamais l'aborder frontalement.
Todd McCarthy - Variety
The Coens’ script, which feels immature but was evidently written around the same time as that for NO COUNTRY, is just too fundamentally silly, without the grounding of a serious substructure that would make the sudden turn to violence catch the viewer up short.
Didier Péron - Libération
LIRE ET DÉTRUIRE passe à la broyeuse les prétentions américaines à tout observer, prévoir et contrôler. (...) On peut voir le film, à la limite, comme une manière pour les Coen de solder le règne paranoïaque de l’idiot Bush qui a entraîné le pays vers ses pires instincts.
Jacques Morice - Télérama
[George Clooney] est ici volontairement l'ombre de lui-même: une doublure de sex-symbol, un érotomane minable doublé d'un fanfaron pleutre. (...) Brad Pitt (...) est irrésistible en ado attardé. (...) Avec son look eighties, (...) il est la meilleure contre-publicité qui soit pour le sport.
Walter Addiego - The San Francisco Chronicle
The actors are having a great time. In his films for the Coens, (...) Clooney relishes lampooning his leading-man image, and his callow philanderer here is fun to watch. No one does a furious snob as well as Malkovich, and Pitt is all cartoonish narcissism.
Jean-Luc Wachthausen - Le Figaro Scope
À partir [d'une] intrigue à tiroirs, les frères Coen font leur miel en concoctant une comédie d'espionnage loufoque, totalement invraisemblable mais dont les effets et le ton volontairement décalé font des miracles. Les acteurs n'ont pas peur de se ridiculiser.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Par : Alexis Laperle, Sherbrooke
Très drôle, bon montage, bons interprètes, film sous-évalué des frères Coens
J'attribue à ce film la Cote