L'avis de Mediafilm

Peintre et vidéaste émérite, Steve McQueen signe un premier long métrage puissant et épuré. À travers la reconstitution de faits historiques à peine déguisés pour les besoins de la fiction, l'artiste anglais illustre la vie carcérale sans faux-fuyants, et dans le détail, sans jamais épargner les sens du spectateur. Constitué d'une suite de tableaux percutants aux cadrages précis, HUNGER expose également la violence, l'humiliation et la détresse qui ponctuent le quotidien de ces prisonniers politiques, de même que les ravages physiques provoqués par leur grève de la faim. En guise de repères pour les spectateurs: quelques cartons explicatifs, de même que les brefs énoncés radiophoniques de Margaret Thatcher. Puis, les convictions et la combativité des activistes de l'IRA sont finalement exposées au cours d'un long plan-séquence verbomoteur, où Bobby Sands, interprété avec ferveur par Michael Fassbender, se confie au père Moran, solidement incarné par Liam Cunningham.