G.-B. 2007. Drame social de Ken Loach avec Kierston Wareing, Juliet Ellis, Leslaw Zurek. À Londres, une jeune mère célibataire ambitieuse démarre une agence de recrutement en embauchant des immigrants illégaux. Récit riche en observations sociologiques et livré d'un point de vue original. Mise en scène aux accents naturalistes. Interprétation forte de K. Wareing. (sortie en salle: 4 avril 2008)
À Londres, une jeune mère célibataire ambitieuse démarre une agence de recrutement en embauchant des immigrants illégaux. Récit riche en observations sociologiques et livré d'un point de vue original. Mise en scène aux accents naturalistes. Interprétation forte de K. Wareing. (sortie en salle: 4 avril 2008)
Le coeur résolument à gauche, le cinéaste anglais Ken Loach a souvent pris le parti des opprimés et des marginaux (CARLA'S SONG, BREAD AND ROSES, THE WIND THAT SHAKES THE BARLEY). La singularité de IT'S A FREE WORLD... repose sur un parti pris inhabituel chez lui: planter sa caméra dans le camp des oppresseurs, histoire de montrer que ceux-ci sont aussi les victimes d'un système économique impitoyable. Tout en nous entraînant dans l'univers des immigrants illégaux, Loach expose les paradoxes d'une société obsédée par le profit au mépris de toute morale. Même s'il apparaît quelque peu didactique par moments - le scénariste Paul Laverty utilisant parfois les personnages comme les porte-voix d'une cause - ce drame affiche un naturel confondant, une vérité quasi documentaire. C'est d'ailleurs l'une des plus grandes forces de ce réalisateur à la démarche exemplaire, qui refuse certains artifices de la fiction en optant notamment pour des acteurs inconnus ou non professionnels. Figure opiniâtre à l'éthique flexible, l'héroïne ne pouvait trouver interprète plus juste que Kierston Wareing, qui fait ici de remarquables débuts au cinéma.
Texte : André Lavoie
Marc-André Lussier - La Presse
Le caractère inédit du nouveau film que propose le célèbre cinéaste anglais réside dans le fait que ce dernier se place cette fois du côté des exploiteurs. Ainsi, il peut mieux analyser la logique économique implacable derrière la problématique qu'il dénonce. (...) Loach plonge cette fois au coeur du système économique britannique.
André Lavoie - Le Devoir
(...) Ken Loach saisit le caractère impitoyable d'un monde où les bourreaux n'ont finalement pas plus de pouvoirs que les victimes. Il illustre, dans une fébrilité et une authenticité remarquables, la bataille quotidienne de deux clans sur fond de quartiers miséreux, de rues sans joie et de petits bidonvilles.
Stéphanie Belpèche - Le Journal du dimanche
Toujours avec humanité, Ken Loach (...) lève le voile sur le scandale de l'exploitation des travailleurs immigrés (...). Un état des lieux édifiant, doublé d'un extraordinaire portrait de femme, que l'envie de réussir à tout prix va pousser à commettre le pire. Impossible de ne pas s'identifier, tant les situations sont justes. Tristement indispensable.
Françoise Delbecq - Elle
En préférant le point de vue de l'exploitant plutôt que celui de la victime, Ken Loach nous montre une nouvelle fois combien la société est pourrie. Si on ne trouve pas la même force que ses films précédents, BREAD AND ROSES, JUST A KISS, il n'en demeure pas moins que le chanp social est un territoire qu'il maîtrise à merveille.
Émilie Lefort - Première
L'intelligence de Loach, c’est de laisser ses personnages vivre d’eux-mêmes, sans rien y ajouter. Compte-rendu d'une société britannique malade et perdu entre conservatisme et libéralisme, IT'S A FREE WORLD rappelle que la liberté a toujours un prix et que ce dernier peut, pour beaucoup d'entre nous, être très élevé.
Pierre Murat - Télérama
Ce n'est sans doute pas le plus grand film de Ken Loach. La faute (...) au (...) scénariste Paul Laverty, dont le péché mignon a toujours été de surdramatiser inutilement certains épisodes de ses scénarios (...). Mais on sent, plus que d'habitude encore, la lucidité du cinéaste face à ce que menace de devenir son pays. Et nos sociétés, en général.
Arnaud Schwartz - La Croix
Nous avions laissé Ken Loach en 2006, auréolé d’une Palme d’or à Cannes (...). Nullement émoussé par cette consécration, le cinéaste britannique, inlassable pourfendeur des injustices sociales, est de retour (...). Plus engagé que jamais, il explore les dessous du «miracle économique» anglo-saxon, en s’attaquant au sujet des travailleurs immigrés.
Jean Roy - L'Humanité
Pas de politiquement correct ici, mais l’éternelle lutte pour le pain et la survie, sans distinction de sexe ni d’origine. C’est mené tambour battant, le poing serré et le coeur saignant. (...) À soixante et onze ans, le cher Loach ne s’est pas endormi sur sa palme d’or obtenue en 2006. Il persiste et signe, rageur.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Observateur
(...) à 71 ans Ken Loach semble retrouver toute son énergie et son punch, au point que IT'S A FREE WORLD pourrait bien être sa réussite la plus éclatante depuis LADYBIRD (...). Et le scénario de Paul Laverty, le complice de Ken Loach depuis CARLA'S SONG, est très certainement le meilleur qu'ait jamais signé cet avocat (...) reconverti dans le cinéma.