H.-K. 2007. Thriller de Ang Lee avec Tony Leung, Tang Wei, Joan Chen. Durant la Seconde Guerre mondiale, une aspirante comédienne est chargée par un groupe d'étudiants de piéger le chef des services secrets japonais en Chine. Adaptation élégante d'une nouvelle d'Eileen Chang. Reconstitution d'époque minutieuse. Réalisation soignée. Interprétation nuancée. (sortie en salle: 12 octobre 2007)
Durant la Seconde Guerre mondiale, une aspirante comédienne est chargée par un groupe d'étudiants de piéger le chef des services secrets japonais en Chine. Adaptation élégante d'une nouvelle d'Eileen Chang. Reconstitution d'époque minutieuse. Réalisation soignée. Interprétation nuancée. (sortie en salle: 12 octobre 2007)
Fort d'une reconstitution d'époque minutieuse, Ang Lee (BROKEBACK MOUNTAIN) porte à l'écran une page d'histoire rarement montrée au cinéma. Bien qu'il soit resté fidèle à la nouvelle aux résonances autobiographiques d'Eileen Chang, le réalisateur s'intéresse davantage à la troublante relation entre la résistante et le collaborateur qu'aux complexes enjeux politiques qui les renvoient dos à dos. Campant principalement l'action dans des salons bourgeois et les cafés français de la cosmopolite Shanghai, Ang Lee signe un élégant et sulfureux thriller dont l'intrigue complexe et prenante se développe au rythme de la lente et sourde passion des amants maudits. Celle-ci atteint son paroxysme dans de torrides scènes d'amour où, bien qu'échangeant peu de mots, les protagonistes dénudent bien plus que leurs corps. En contrepoint, le cinéaste évoque efficacement le climat de tension et la violence propres à l'époque. Auprès de Tang Wei, une nouvelle venue aussi crédible en étudiante timide qu'en femme fatale, Tony Leung Chiu Wai se révèle très troublant dans un contre-emploi de sombre vilain.
Texte : Manon Dumais
Jean-Luc Douin - Le Monde
(...) au-delà de la mise en scène, qui s'attarde sur les subterfuges par lesquels Mme Mak trompe ses hôtes (...), Ang Lee démontre une nécessité du travestissement des sentiments et de l'identité. (...) DÉSIR, DANGER est (sans conteste) un film sur le déni de soi.
Normand Provencher - Le Soleil
Le coeur de DÉSIR, DANGER réside dans cette relation pour le moins ambiguë entre les deux amants. Leurs sentiments réciproques ne sont jamais dévoilés (...). Sans être une oeuvre mémorable (...), DÉSIR, DANGER séduit par la maîtrise de son récit, au carrefour de la petite et de la grande histoire.
François Forestier - Télé Ciné Obs
Le travail de reconstitution de l'époque, costumes, décors, objets, est remarquable, tout comme le jeu des acteurs (Tony Leung, Tang Wei). Ang Lee, dans ses interviews, parle de «l'énergie» qui se dégage de la nouvelle écrite par Eileen Chang: dommage que celle-ci se soit évaporée, sans doute mangée par la beauté formelle du film.
Marc-André Lussier - La Presse
En portant à l'écran la nouvelle d'Eileen Chang, (...) la «Jane Austen» de l'Extrême-Orient, Lee donne au récit tout le souffle nécessaire afin de bien en traduire l'esprit romanesque. À cet égard, son film est somptueux. (...) Lauréat du Lion d'or au Festival de Venise cette année, DÉSIR, DANGER témoigne de la maîtrise d'un cinéaste au sommet de son art.
Odile Tremblay - Le Devoir
Le film, de facture supérieure mais classique (...), ne possède pas la griffe géniale (d')Ang Lee (...). Le souffle du film est inégal (...). Mais la seconde partie, vraiment haletante, qui crève la surface de la joliesse d'ensemble, en des enlacements érotiques violents et incendiaires, dégage une rare tension dramatique, où tous les éléments du film noir explosent pour entraîner les héros aux confins d'eux-mêmes.
Manon Dumais - Voir
Au gré d'une mise en scène d'une rigueur implacable, l'intrigue complexe se développe avec une lenteur hypnotique, alors que s'intensifie la relation entre les deux protagonistes (...). Comme il l'avait fait avec Jane Austen (...) et Annie E. Proulx (...), Ang Lee (...) s'est approprié l'essence de l'oeuvre d'Eileen Chang et en a tiré une admirable étude de caractères.