Can. 2006. Drame sentimental de Sarah Polley avec Julie Christie, Gordon Pinsent, Olympia Dukakis. Une femme souffrant de la maladie d'Alzheimer en vient à oublier jusqu'à son mari et leur amour. Récit tragique et prenant, exempt de tout misérabilisme. Évocation puissante de la nature de la mémoire et du poids du temps. Traitement visuel sobre mais expressif. Touches lyriques. Interprétation bouleversante. (sortie en salle: 11 mai 2007)
Une femme souffrant de la maladie d'Alzheimer en vient à oublier jusqu'à son mari et leur amour. Récit tragique et prenant, exempt de tout misérabilisme. Évocation puissante de la nature de la mémoire et du poids du temps. Traitement visuel sobre mais expressif. Touches lyriques. Interprétation bouleversante. (sortie en salle: 11 mai 2007)
Bien que le récit s'organise autour du schéma de la maladie, AWAY FROM HER n'est pas un film clinique, ni misérabiliste. L'état de dégénérescence du personnage central est certes éprouvant à regarder, mais le scénario parvient à extraire du malheur quelques beaux instants de grâce. Parallèlement, à travers la maladie d'Alzheimer, le film explore la nature de la mémoire, évoque le poids du temps et dépeint la tragédie d'oublier et d'être oublié. À la barre d'un premier long métrage, l'actrice canadienne Sarah Polley fait preuve d'une maturité surprenante. Privilégiant une approche visuelle sobre mais expressive, avec plusieurs touches lyriques, ainsi qu'un usage sensible de la lumière et de l'interminable hiver canadien, la jeune cinéaste marie admirablement forme et contenu. En outre, ce film bouleversant tire profit de la longue relation que les cinéphiles entretiennent avec Julie Christie, beauté éternelle qu'on s'attriste de voir flétrir de l'intérieur, de façon si convaincante. À ses côtés, Gordon Pinsent est tout aussi émouvant.
Texte : Kevin Laforest
Pierre Ranger - Ici
LOIN D'ELLE aurait pu facilement sombrer dans la mélancolie ou même l’ennui. Or, le premier long métrage de Sarah Polley, qu’elle a également scénarisé avec beaucoup de compassion, s’avère un vibrant plaidoyer d’amour d’un homme pour sa femme. Rarement a-t-on pu voir au cinéma (...) les personnes du troisième âge si bien représentées. Interprétant avec nuances et sobriété le couple décimé par la maladie, Julie Christie et Gordon Pinsent forment un duo magnifique.
Kevin Laforest - Voir
Avec une approche visuelle sobre mais expressive, plusieurs touches lyriques et un usage sensible de la lumière et de l'apparente infinité de l'hiver canadien, la jeune cinéaste marie admirablement forme et contenu. (...) Le film est aussi porté par la musique, celle de Jonathan Goldsmith mais aussi celle du légendaire rocker canadien Neil Young.
Michael Wilmington - Chicago Tribune
AWAY FROM HER is one of the most remarkable and moving love stories the movies have recently given us. Made with jewel-like craft and deep human understanding, it is based on Alice Munro's poignant story "The Bear Came Over the Mountain"(...). Strikingly visualized and flawlessly acted by Julie Christie, Olympia Dukakis, Gordon Pinsent and the rest of the cast, it's been adapted with uncommon brilliance by actress and first-time feature director Sarah Polley.
Barbara Théate - Le Journal du dimanche
Pour son premier film, la comédienne canadienne Sarah Polley aborde un sujet délicat et qui s'annonçait chargé en émotion. Pourtant, on reste froid devant ce film trop clinique. Même Julie Christie et Gordon Pinsent, à fond dans le pathos, n'arrivent pas à nous émouvoir.
Gilles Renault - Libération
Ingrat d'apparence, le propos possède pourtant une dimension pédagogique, en se coltinant une maladie à la fois répandue, encore mal cernée et fort peu attractive en tant que levier romanesque qui confessera une attirance spontanée pour une love story en déambulateur? La réalisatrice en herbe s'efforce de contrecarrer l'aspect cafardeux du sujet à travers un traitement pudique, sobre et lucide, qui s'autorise même quelques pointes de dérision et repose sur le jeu éprouvé de Julie Christie et Gordon Pinsent.
John DeFore - The Hollywood Reporter
The pain of watching a spouse succumb to Alzheimer's is given a particularly deep and sensitive treatment in AWAY FROM HER, an Alice Munro adaptation marking the feature writing-directing debut for actress Sarah Polley. (...) Both leads give rich performances in roles that do not feature the kind of showy "acting" scenes that often crop up in movies of this sort. Polley is attentive to her cast without cueing us to marvel at their skill.
Frédéric Strauss - Télérama
Sarah Polley semble avoir tourné son film pour le regard souvent perdu de ses personnages. Et elle a choisi des comédiens qui, comme Julie Christie, peuvent tout dire avec leurs yeux: le temps qui passe, l’éloignement de la vie, mais aussi l’étonnement qu’elle suscite, jusqu’au bout, et les sentiments, bien sûr, leur fragilité comme leur malice. La pudeur et la force s’allient ainsi dans ce film, qui est tout à la fois une interrogation sur la persistance des liens et un drôle de manège amoureux du troisième âge.
Brigitte Baudin - Le Figaro Scope
Sarah Polley (...) a choisi d’adapter L’Ours traversa la montagne, une nouvelle d’Alice Munro, (...) qui l’avait profondément bouleversée. Mais porter à l’écran cette magnifique histoire d’amour sur fond de maladie d’Alzheimer, n’était pas chose facile. Sarah Polley a su éviter tous les écueils. Elle nous plonge au coeur de ce drame humain sans pathos ni cliché, mais avec finesse, délicatesse et émotion. On y retrouve un climat, des couleurs, une tonalité, des personnages très « bergmaniens » magistralement interprétés (...).