Fr. 2006. Drame de moeurs de Jean-Claude Brisseau avec Frédéric Van den Driessche, Maroussia Dubreuil, Lise Bellynck. Cherchant à filmer le plaisir féminin, un cinéaste développe une connivence trouble avec trois actrices à qui il fait passer des essais très osés. Récit oscillant entre fantasmes érotiques et réflexions sur la manipulation, inspiré d'une mésaventure personnelle du réalisateur. Éléments mystico-surnaturels déroutants. Mise en scène frontale. Interprétation un peu mécanique. (sortie en salle: 18 mai 2007)
Cherchant à filmer le plaisir féminin, un cinéaste développe une connivence trouble avec trois actrices à qui il fait passer des essais très osés. Récit oscillant entre fantasmes érotiques et réflexions sur la manipulation, inspiré d'une mésaventure personnelle du réalisateur. Éléments mystico-surnaturels déroutants. Mise en scène frontale. Interprétation un peu mécanique. (sortie en salle: 18 mai 2007)
Après la sortie de CHOSES SECRÈTES, son film précédent, Jean-Claude Brisseau (DE BRUIT ET DE FUREUR) a eu des démêlés avec deux actrices qui l'ont poursuivi pour harcèlement sexuel (et gagné leur cause). Cet incident lui a inspiré ce scénario qui, bien qu'oeuvre de fiction, lui donne l'occasion de défendre son point de vue tout en proposant une réflexion personnelle sur la manipulation. Citant à l'envi l'ORPHÉE de Jean Cocteau, Brisseau imprègne son récit, comme il l'a fait dans plusieurs films antérieurs, d'une teinte mystico-surnaturelle qui fait contrepoids à des scènes d'un érotisme cru, parfois complaisant. Usant d'une mise en scène frontale, avec une caméra attentive aux moindres réactions de ses interprètes, il assume son pari audacieux jusqu'au bout. Le jeu un peu mécanique des comédiennes, dans des rôles certes exigeants, tranche avec l'allure débonnaire du personnage principal qui se veut l'alter ego du réalisateur.
Texte : Jean Beaulieu
Kevin Laforest - Voir
Qu'il comprenne le plaisir féminin ou non, Brisseau parvient indéniablement à le montrer de façon saisissante. Toutes superbes, les actrices (...) s'abandonnent sans aucune pudeur apparente. Les nombreuses scènes érotiques sont très graphiques, sans être pornographiques toutefois. (...) Et si ses conclusions sont contestables, les questions que se pose le cinéaste s'avèrent fascinantes.
David Edelstein - New York Magazine
LES ANGES EXTERMINATEURS is meant as an autocritique - and yet the director can’t get past his notion of himself as a fearlessly transgressive artist-hero, a martyr to the limitations of male gaze. With all those lovely naked women helping him act out his own Promethean fall, it’s less autocritique than autoeroticism, an especially pretentious entry in the French cinema du wank.
Michel Palmiéri - Elle
Que Jean-Claude Brisseau ait eu des problèmes avec la justice (...) serait ici hors sujet si le cinéaste n'avait cru bon de nous infliger un plaidoyer pro domo, où la malhonnêteté de la démarche intellectuelle le dispute à la médiocrité de l'oeuvre présentée.
Frank Scheck - The Hollywood Reporter
Combining intense eroticism with satirical fantasy, this self-reflective effort by French filmmaker Jean-Claude Brisseau (...) was inspired by the legal troubles the filmmaker experienced when he was accused by two actresses of forcing them to masturbate on camera while auditioning for the earlier film. Provocative and sexy if less than deep in its pretentious thematic concerns, LES ANGES EXTERMINATEURS is the sort of licentious foreign film that used to populate art houses with regularity.
Pierre Murat - Télérama
Cette kitscherie est d’autant plus cocasse qu’elle est filmée avec un sérieux imperturbable, une gravité éperdue, un sens ostentatoire de la tragédie. (...) Trop visiblement construit comme un plaidoyer pro domo, le film semble vouloir excuser à toute force les actes, même les plus contestables, de tout artiste, au nom de la pureté de ses intentions. Thèse discutable s’il en est, qu’il faudrait discuter, d’ailleurs, mais sûrement pas à propos de ce film, désarmant (de sincérité) et irritant (de narcissisme), qui s’annihile lui-même par la pauvreté de son imaginaire, qu’il soit érotique ou cinématographique.
Dominique Widemann - L'Humanité
Brisseau - créateur entre autres d’un ANGE NOIR et de CHOSES SECRÈTES - filme leurs ébats en beauté par la grâce des cadrages et des compositions, d’un travail scrupuleux de la lumière qui étreint et sculpte.
Lisa Nesselson - Variety
Maestro of pulse-quickening simulated sex Jean-Claude Brisseau offers a frequently funny, authentically arousing and seemingly autobiographical tale in LES ANGES EXTERMINATEURS, the story of a too-trusting French helmer who lands in hot water for taping auditions that call for a cold shower. Brisseau trains his deft camera on the crescendo of female sexual pleasure and how women can heighten the intensity of already blissful sensations via transgressive flourishes.
Louis Guichard - Télérama
Tandis que le cinéma contemporain est majoritairement saturé d’intentions trop lisibles, et donc désespérément vide d’inconscient, LES ANGES EXTERMINATEURS déploie un univers où tout est obscur, mélangé: le désir de filmer et le désir tout court, le plaisir que l’on prend et celui qu’on prête à autrui, (...). Un film bizarre, baroque, bancal, peut-être. Mais aujourd’hui, cette nécessité, ou fatalité (...), imprègne LES ANGES EXTERMINATEURS. Et lui donne une intensité spéciale, précieuse en soi.