L’AVIS DE MEDIAFILM

«Tel est pris qui croyait prendre». C'est de toute évidence la devise de ce film intelligent et fin campé à l'aube du monde moderne, ainsi qu'au carrefour du réel et du merveilleux. La devise s'adresse autant aux deux protagonistes, qui se tendent des pièges, qu'aux spectateurs, dont les attentes et certitudes sont constamment déjouées par le scénario brillant et astucieux du réalisateur Christopher Nolan et de son frère Jonathan, qui avaient écrit ensemble MEMENTO. On retrouve dans THE PRESTIGE l'esprit tortueux de ce film insolite, qui tablait sur une chronologie désorganisée, ainsi que le savoir-faire à l'oeuvre dans BATMAN BEGINS, du même Nolan. Le climat de conte gothique, habilement maintenu, la mise en scène, la photographie et la direction artistique somptueuses, stylisées sans être compassées, constituent les atouts majeurs de cette oeuvre défendue avec brio par une galerie d'acteurs de premier ordre. Difficile toutefois de ne pas favoriser Michael Caine, toujours très juste.

Texte : Martin Bilodeau