É.-U. 2006. Drame fantastique de David Lynch avec Laura Dern, Jeremy Irons, Justin Theroux. Lors du tournage d'un film, une actrice vit d'étranges expériences qui l'amènent à confondre sa vie avec celle de son personnage. Récit labyrinthique et foncièrement énigmatique. Exploration à la fois fascinante et déboussolante de tous les thèmes chers à l'auteur. Remarquable création d'un climat onirique. Performance impressionnante de L. Dern dans plusieurs rôles. (sortie en salle: 4 mai 2007)
Lors du tournage d'un film, une actrice vit d'étranges expériences qui l'amènent à confondre sa vie avec celle de son personnage. Récit labyrinthique et foncièrement énigmatique. Exploration à la fois fascinante et déboussolante de tous les thèmes chers à l'auteur. Remarquable création d'un climat onirique. Performance impressionnante de L. Dern dans plusieurs rôles. (sortie en salle: 4 mai 2007)
Dans ce récit labyrinthique et foncièrement énigmatique, David Lynch joue avec l'espace et le temps comme deux entités élastiques. Du coup, le cinéaste de BLUE VELVET s'affranchit des contraintes de la narration classique pour laisser libre cours à ses fantasmes et ses visions les plus étranges, voire surréalistes. Résultat: une exploration à la fois fascinante et déboussolante de ses thèmes de prédilection, notamment le dédoublement, la schizophrénie (et son corollaire la paranoïa), les rapports intimes sous l'angle du désir et de la jalousie, la confrontation entre l'innocence et la perversité, sans oublier le brouillage des frontières entre le réel, le rêve et le cinéma. Tourné en vidéo numérique, le film demeure fidèle au style du réalisateur, avec son climat onirique et son angoisse sourde alimentée d'effets sonores aux bourdonnements inquiétants. Retrouvant le cinéaste pour la première fois depuis WILD AT HEART, Laura Dern livre une performance impressionnante dans plusieurs rôles.
Texte : Martin Girard
Manohla Dargis - The New York Times
Mr. Lynch revisits that bewitched boulevard in the extraordinary, savagely uncompromised INLAND EMPIRE, his first feature in five years, his first shot in video and one of the few films I’ve seen this year that deserves to be called art. Dark as pitch, as noir, as hate, by turns beautiful and ugly, funny and horrifying, the film is also as cracked as Mad magazine, though generally more difficult to parse.
Thierry Jobin - Le Temps
David Lynch ose son film le plus libre, comme une craie qui grince sur le tableau de tous les arts. Passionnant. (...) Trois heures d'images vidéo déroutantes, dont la qualité, le piqué, inférieurs à celui de la pellicule, rebuteront sans doute une partie du public. À condition d'accepter la disparition de la patine Lynch et sa reconversion en une nouvelle forme de beauté pixellisée où certaines images touchent désormais à l'abstrait, le voyage en INLAND EMPIRE s'avère furieusement excitant et remuant.
Walter Addiego - San Francisco Chronicle
INLAND EMPIRE is a free-fall plunge through David Lynch's imagination, a curious and often astonishing place. The film is dazzling and bewildering in equal measure - it won't win any new fans for the director, and nonfans will probably hate the movie. Running nearly three hours, it's a distillation of Lynch's themes, obsessions and techniques and one of the most resolutely noncommercial features to hit theaters in years.
Serge Molla - Ciné-Feuilles
Trucages et astuces, signes et symboles forts (...) se succèdent dans ce film où l'impression dominante est celle d'une réalisation où plans et séquences s'emboîtent avec une redoutable habileté à la façon des poupées russes. Dans ce mouvement, le réalisateur explore-t-il son propre monde mental (...) ou tout cela n'est-il qu'un trompe-l'oeil? (...) Ou s'agit-il plutôt d'un voyage dans l'inconscient (...)?
Jonathan Rosenbaum - Chicago Reader
David Lynch's INLAND EMPIRE, a digital feature he's distributing himself, takes a long, strange, unflattering look at the movie business. David Lynch's first digital video, almost three hours long, resists synopsizing more than anything else he's done. Some viewers have complained, understandably, that it's incomprehensible, but it's never boring, and the emotions Lynch is expressing are never in doubt.
Jay Weissberg - Variety
Nobody loves a mystery more than David Lynch, but the king of the unexpected is awfully predictable in what he doesn't do: He doesn't give answers, he doesn't solve anything and he doesn't try to make sense. INLAND EMPIRE may mesmerize those for whom the helmer can do no wrong, but the unconvinced and the occasional admirer will find it dull as dishwater and equally murky. Almost held together by Laura Dern's intense performance, the three hours pass slowly by on unattractive digital.
Jean-Luc Wachthausen - Le Figaro Scope
(...) David Lynch (...) signe ici un film-fleuve, une sorte d’odyssée dont il a le secret, entièrement tourné en caméra numérique - ce qui lui permet de jouer sur les couleurs, les palettes, les cadrages, les ambiances, les effets spéciaux. Que se passe-t-il dans la tête de David Lynch? Les images les plus délirantes se télescopent et la notion espace/temps s’évanouit tout doucement au fur et à mesure que l’hypnose gagne. Résultat: une oeuvre livrée comme une superbe énigme, un saut angoissant dans l’inconnu.
Ty Burr - The Boston Globe
INLAND EMPIRE may be the most aggressively surreal feature film ever released to movie theaters in this country, and it's possibly close to the movie David Lynch carries around in his head. It consists of three hours of exhausting nonlinear nightmare held together by Laura Dern's staggering performance as four (or five) different women.
Didier Péron - Libération
Cet opus 2007 magistral, le jumeau numérique et bilingue (anglo-polonais) du coup d'essai 77 noir et blanc, INLAND EMPIRE, odyssée de trois heures à couper le souffle. C'est à la fois pour Lynch une tentative de récapitulatif poétique, un essai sur la représentation, un seppuku commercial, un site expérimental de destruction atomique, un haut-fourneau formel crachant sur le spectateur hébété ses fumées brûlantes et des bouts de cervelle en fusion...
Jean Roy - L'Humanité
Les inconditionnels devraient en toute logique considérer ce film comme son chef-d’oeuvre et ceux qui aiment en Lynch le cartésien qu’il est à l’occasion (...), déchirer leur billet de rage. D’autant qu’il n’y a même pas là la splendeur plastique que l’on trouvait encore dans MULLHOLLAND DRIVE. L’image, digitale, est sale, ingrate, sans apprêts. Quant à toutes les voies que nous sommes invités à emprunter, elles débouchent systématiquement sur un cul-de-sac, ce qu’on jugera au choix prodigieusement osé ou une solution de facilité d’une totale gratuité. Entre l’oracle en proie aux vertiges de l’écriture automatique et la ratiocination embuée du pochetron, il n’y a à l’occasion qu’un fil.
Par : Nicolas Marchand, montreal
Film absolument remarquable et fascinant, un sommet du cinéaste avec Mulholland drive
J'attribue à ce film la Cote