Suèd. 2005. Drame social de Lars von Trier avec Bryce Dallas Howard, Isaach de Bankolé, Danny Glover. En 1933, la fille d'un gangster tente d'aider les ouvriers noirs d'une plantation isolée de l'Alabama à se libérer de leur condition d'esclaves. Suite des aventures de l'héroïne de «Dogville». Réflexion polémique sur le racisme et les inégalités sociales. Vision allégorique de l'Amérique, sublimée par une mise en scène épurée. Jeu peu convaincant de B. Dallas Howard.
En 1933, la fille d'un gangster tente d'aider les ouvriers noirs d'une plantation isolée de l'Alabama à se libérer de leur condition d'esclaves. Suite des aventures de l'héroïne de «Dogville». Réflexion polémique sur le racisme et les inégalités sociales. Vision allégorique de l'Amérique, sublimée par une mise en scène épurée. Jeu peu convaincant de B. Dallas Howard.
Pour qui a vu DOGVILLE, ce second volet de la «trilogie américaine» du controversé réalisateur danois ne surprendra guère. On y retrouve en effet le même dispositif scénique (décors tracés à la craie sur le sol d'un studio), la même réalisation épurée, nerveuse et précise, la même construction en chapitres, avec narrateur omniscient à la clé. Ainsi, après une longue entrée en matière qui pose à nouveau les jalons d'une vision allégorique de l'Amérique, le film prend son élan et formule une réflexion polémique sur les inégalités sociales et raciales, présentes dans les États-Unis d'hier et d'aujourd'hui. Toutefois, la quête de l'héroïne colporte certains relents missionnaires du style «Tintin au Congo», et le récit navigue entre originalité et clichés. Mais en bout de course, l'absence de Nicole Kidman, qui campait Grace dans DOGVILLE, rend le film débiteur sur le plan de l'interprétation. En effet, Bryce Dallas Howard n'a pas la force qu'il faut pour rendre toute l'épaisseur et la complexité de son personnage.
Texte : Jean Beaulieu