Fr. 2005. Drame psychologique de Emmanuel Carrère avec Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric. Un architecte s'étant rasé la moustache plonge dans l'abîme du doute lorsque ni sa femme, ni ses amis ne remarquent le changement. Intrigue cauchemardesque et prenante. Crescendo dramatique crédible. Réalisation réaliste et élégante. Climat à la limite du fantastique. Interprétations nuancées et attachantes de V. Lindon et E. Devos. (sortie en salle: 7 novembre 2006)
Un architecte s'étant rasé la moustache plonge dans l'abîme du doute lorsque ni sa femme, ni ses amis ne remarquent le changement. Intrigue cauchemardesque et prenante. Crescendo dramatique crédible. Réalisation réaliste et élégante. Climat à la limite du fantastique. Interprétations nuancées et attachantes de V. Lindon et E. Devos. (sortie en salle: 7 novembre 2006)
Auteur d'un documentaire (RETOUR À KOTELNITCH) et de plusieurs romans dont deux ont déjà été portés au grand écran (LA CLASSE DE NEIGE et L'ADVERSAIRE), Emmanuel Carrère adapte ici une de ses premières oeuvres, parue en 1986. Résultat: un voyage étrange aux confins du conte fantastique, dont le scénario, solide et fascinant, évoque Franz Kafka ou Philip K. Dick. Carrère s'amuse à nous perdre dans le dédale de son labyrinthe, au fil duquel il trace le portrait d'un couple en pleine crise de confiance. Ce film extrêmement intrigant s'appuie sur une mise en scène tendue, réaliste et diablement élégante, rythmée par l'envoûtant concerto pour violon et orchestre de Philip Glass. Emmanuelle Devos livre une performance nuancée en amoureuse désemparée face à un Vincent Lindon au sommet de son art en homme attachant plongé en pleine crise existentielle.
Texte : Helen Faradji
Anabelle Nicoud - La Presse
La mise en scène et la réalisation sont sobres et efficaces, merveilleusement bien servies par le concerto pour violon de Philipp Glass. Kafkaien et lynchien, le film bouscule les certidudes et les perceptions que l'on peut avoir de la réalité.
- Ouest-France
Face à l'aplomb imperturbable d'Emmanuelle Devos, Vincent Lindon passe par tous les états qui le troublent et le désarçonnent. Mais l'un et l'autre malgré leur application ne parviennent pas à nous embarquer dans le sillage de cette hsitoire de fantasme et d'illusion. Et le récit ne fait qu'effleurer le propos qui le sous-tend. Une réflexion sur le regard des autres, dont on peut avoir vitalement besoin pour exister à nos propres yeux.
Martin Bilodeau - Le Devoir
(...) Emmanuel Carrère savait tout ça en adaptant LA MOUSTACHE au cinéma. Dix-huit ans de recul et le désir de reformuler autrement l'idée de départ du roman l'ont pourtant amené à accoucher d'une oeuvre achevée, pleinement cinématographique et hautement subliminale, au carrefour du réalisme et du fantastique.
Stephen Holden - New York Times
The film is likely to frustrate those who demand that a mystery be solved and wrapped up with tidy explanations. But its refusal to tie everything up in ribbons and bows is one of its strengths. Even after it finally exists the rabbit hole, and the Thiriezes find a tentative peace, unanswered questions and contradictions hover over their cozy rapprochement like anxious spirits.
Gilles Carignan - Le Soleil
Amateurs de films "clés en main", l'expérience risque donc d'être barabante. Mais pour qui supporte qu'une oeuvre garde ses secrets, il se passe de grandes et jolies choses à l'écran de ces "scènes de la vie conjugales", tendues sur le fil du rasoir.
Marie-Christine Renaud d'André - ROC
Avec une parfaite maîtrise de l'image, il parvient à créer une atmosphère très prenante, et le spectateur suit, le coeur serré, la lente dérive du héros vers la folie. Vincent Lindon est sensationnel, réussissant à faire sentir le désaroi de son personnage avec des petits riens. Mais la fin est un peu décevante.
Helen Faradji - Mediafilm
Ce film extrêmement intriguant s'appuie sur une mise en scène tendue, réaliste et diablement élégante, rythmée par l'envoûtant concerto pour violon et orchestre de Philip Glass. Emmanuelle Devos livre une performance nuancée en amoureuse désemparée face à un Vincent Lindon au sommet de son art en homme attachant plongé en pleine crise existentielle.