Can. 2005. Comédie de moeurs de Ricardo Trogi avec Patrice Robitaille, Pierre-François Legendre, Jean-Philippe Pearson. Trois amis au début de la trentaine vivent différemment leur rapport à la paternité avec leur conjointe. Réflexions plutôt pessimistes mais justes sur les relations hommes-femmes. Rythme soutenu. Dialogues mordants. Mise en scène assurée. Jeu d'ensemble d'une belle harmonie.
Trois amis au début de la trentaine vivent différemment leur rapport à la paternité avec leur conjointe. Réflexions plutôt pessimistes mais justes sur les relations hommes-femmes. Rythme soutenu. Dialogues mordants. Mise en scène assurée. Jeu d'ensemble d'une belle harmonie.
Après le succès public et critique de leur premier long métrage QUÉBEC-MONTRÉAL, Ricardo Trogi et ses deux acteurs-coscénaristes apprêtent sensiblement les mêmes ingrédients avec un nouvel élément à la clé: le rapport de jeunes trentenaires à la paternité. Fort de son expérience sur son film précédent, Trogi signe ici une réalisation plus assurée, marquée par des scènes courtes imprimant un rythme vif au récit. Le point de vue se veut encore une fois principalement masculin et les réflexions sur les relations hommes-femmes en ce début de millénaire gardent un ton plutôt pessimiste, surtout en raison du proverbial égoïsme mâle, décrit ici avec beaucoup de justesse. Les auteurs, qui ont l'âge des personnages, s'en donnent à coeur joie dans les répliques mordantes, explorant un sujet qui les touche visiblement de près. Cependant, les séquences fantaisistes et les allusions aux hommes des cavernes n'atteignent pas toujours la cible; par contre, les scènes plus dramatiques emportent la mise, et le rire se coince, surtout lorsqu'on aborde les préoccupations féminines. Le jeu truculent des acteurs se marie bien à la fine interprétation des actrices, qui allient fermeté et détermination à ne pas s'en laisser imposer par cet afflux de testostérone.
Texte : Jean Beaulieu