Fr. 2004. Drame de Jean-Pierre Jeunet avec Audrey Tautou, Gaspard Ulliel, Albert Dupontel. En 1919, une jeune Bretonne qui refuse de croire à la mort de son fiancé sur le front de la Somme mène une enquête pour le retrouver. Adaptation réussie du roman de Sébastien Japrisot. Récit touffu mené d'une main sûre. Touches de fantaisie. Mise en scène souvent spectaculaire. Reconstitution d'époque très crédible. Interprétation de qualité.
En 1919, une jeune Bretonne qui refuse de croire à la mort de son fiancé sur le front de la Somme mène une enquête pour le retrouver. Adaptation réussie du roman de Sébastien Japrisot. Récit touffu mené d'une main sûre. Touches de fantaisie. Mise en scène souvent spectaculaire. Reconstitution d'époque très crédible. Interprétation de qualité.
Cette adaptation réussie du roman de Sébastien Japrisot entrecroise habilement des événements de la guerre de 14-18 et les rebondissements multiples et complexes d'une enquête ponctuée de flash-back, dont les péripéties sont souvent d'une irrésistible drôlerie. Et même s'il s'agit de l'évocation d'un conflit particulièrement meurtrier - le cloaque des tranchées fait partie de la mémoire collective -, la description de l'horreur s'arrête toujours à temps et un ton fantaisiste, que d'aucuns jugeront sacrilège, affleure parfois dans des séquences a priori tragiques. Cependant, malgré la grande force de son intrigue sentimentale, il faut avouer que le film n'est pas aussi émouvant que souhaité. Fidèle à son style visuel, Jeunet livre une mise en scène spectaculaire et une reconstitution d'époque très crédible, le Paris des années 1920 revivant grâce à d'admirables images de synthèse. Fort relevée, la distribution donne lieu à une pittoresque galerie de portraits, où même les plus petits rôles ont du caractère. Et pour donner vie à Mathilde, Jeunet fait de nouveau appel à Audrey Tautou, la lumineuse interprète de son FABULEUX DESTIN D'AMÉLIE POULAIN. Avec assurance et finesse, la jeune comédienne incarne un personnage à la fois adorablement candide et farouchement déterminé, qui ressemble toutefois un peu trop à celui d'Amélie.
Texte : Francine Laurendeau