Moolaadé
Moolaadé
L'avis de Mediafilm
À 82 ans, Ousmane Sembène (LE MANDAT, EMITAÏ, GUELWAAR) persiste dans la veine du cinéma engagé, livrant avec MOOLAADÉ une virulente dénonciation du rite de l'excision, toujours pratiqué de nos jours dans 38 des 54 États membres de l'Union Africaine. De fait, le film précise que cet acte de mutilation du corps de la femme n'est aucunement promulgué par le Coran, contrairement à la croyance entretenue par le très patriarcal conseil du village. N'ayant rien perdu de sa maîtrise de la mise en scène, Sembène expose avec clarté les enjeux dramatiques de l'intrigue, malgré la multiplicité des personnages et des lieux, créant du coup une chronique villageoise aussi vivante que colorée. Car l'auteur parvient, à travers des images composées avec soin, à décrire une communauté où les traditions et les rituels archaïques cèdent tranquillement le pas aux progrès technologiques favorisant une ouverture sur le monde. L'action emprunte largement le point de vue d'un personnage de vendeur ambulant, un dragueur peu subtil doublé d'un commerçant peu scrupuleux, mais qui se révèle un des rares personnages masculins à faire preuve d'une réelle humanité. Dominée par la solide et touchante Fatoumata Coulibaly, l'interprétation offre un heureux mélange de naturel et de stylisation.
Synopsis
Dans un village africain musulman, quatre fillettes fuient la cérémonie de l'excision et vont se réfugier chez Collé Ardo, qui avait refusé sept ans plus tôt que sa fille Amsatou subisse ce rite de purification, ayant perdu deux filles à cause de cette pratique, en plus de vivre elle-même avec les séquelles d'une excision qui a mal tourné. Profitant de l'absence de son époux, Collé décrète un «moolaadé», garantissant que nul ne pourra enlever les fillettes sans déclencher un mauvais sort. Cette décision irrite le groupe des exciseuses, ainsi que le conseil du village. À cause de cette crise, le fils du chef, récemment rentré de France, hésite à épouser sa fiancée Amsatou, jugée impure. Et poussé par son frère aîné, qui fait partie du conseil, le mari de Collé prend les grands moyens pour la forcer à mettre fin au «moolaadé».
Année
2004Genre
Drame socialDurée
124 min.Origine
SénégalInformation
Classification
Genre
Drame social
Année
2004
Durée
124 min.
Réalisation
Scénario
Photographie
Musique
Montage
Pays
Sénégal
Burkina Faso
Distribution
Les Films Séville
Interprètes
Récompenses
Festival de Cannes, Un Certain Regard, 2004