L’AVIS DE MEDIAFILM

Accumulant succès par dessus succès (TOY STORY, MONSTERS, INC., FINDING NEMO), les dirigeants des studios Pixar semblent déterminés à placer la barre un cran plus haut à chaque nouveau projet. Cette fois, ils ont recruté Brad Bird, le réalisateur du fabuleux IRON GIANT, pour concocter cette intrigue d'une délicieuse fantaisie qui se veut une parodie savoureuse des films de superhéros et des James Bond. Fourmillant de péripéties enlevées, de gags et de trouvailles inventives, l'intrigue se déploie dans une Amérique rayonnante à moitié imaginaire, reflet de l'enthousiasme et de l'optimisme qui prévalaient à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et jusqu'au début des années 1960. L'intégration de cette famille de superhéros, foncièrement non conformiste, dans cette Amérique qui découvre les joies homogénéisées de la banlieue constitue un des éléments les plus riches et amusants du récit. Jouissant d'une animation somptueuse, le film adopte un formidable design rétro dans le style moderniste des années 1950-60. À elle seule, l'impressionnante conception futuriste du repaire insulaire de Syndrome a de quoi faire mourir de jalousie tous les Doctor No et autres Goldfinger de la Terre. À noter que Bird fait lui-même la voix de l'hilarant personnage d'Edna Mode, la mémorable conceptrice des costumes de nos superhéros.

Texte : Martin Girard