Fr. 2004. Chronique de Robert Guédiguian avec Michel Bouquet, Jalil Lespert, Philippe Fretun. Un journaliste idéaliste recueille les dernières confidences du président français François Mitterrand afin d'écrire les mémoires de celui-ci. Habile assemblage de conversations spirituelles et désenchantées. Approche nuancée mais verbeuse. Mise en scène pudique. J. Lespert solide face à un M. Bouquet en verve.
Un journaliste idéaliste recueille les dernières confidences du président français François Mitterrand afin d'écrire les mémoires de celui-ci. Habile assemblage de conversations spirituelles et désenchantées. Approche nuancée mais verbeuse. Mise en scène pudique. J. Lespert solide face à un M. Bouquet en verve.
Inspiré des entretiens rapportés par le journaliste Georges-Marc Benamou dans «Le Dernier Mitterrand», LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS marque une rupture dans l'oeuvre intimiste, à hauteur d'ouvrier, du Marseillais Robert Guédiguian (MARIUS ET JEANNETTE). C'est toutefois avec la curiosité d'un socialiste désenchanté qu'il convie devant sa caméra le Mitterrand des derniers jours, cherchant dans des conversations animées, qui forment le corps d'un film mis en scène avec pudeur, les signes d'un regret face à la défaite de son projet politique. On devine dans le regard que Guédiguian pose sur l'homme, et dans celui que l'incroyable Michel Bouquet renvoie à sa caméra, une connivence et une tendresse muettes que les dialogues surabondants, à un cheveu du théâtre, tentent de camoufler. Mais quel plaisir on ressent devant la verve du grand Bouquet, mis en valeur par un Jalil Lespert peu loquace mais très habité.
Texte : Martin Bilodeau