Qué. 2004. Drame psychologique de Ghyslaine Côté avec Jacinthe Laguë, Ingrid Falaise, Julie Deslauriers. Apprenant que l'homme qui l'a violée quinze ans auparavant sort de prison, une jeune femme cherche réconfort auprès de ses amies d'adolescence. Sujets délicats traités avec sensibilité. Récit bien ficelé. Réalisation soignée. Interprétation inégale. (sortie en salle: 27 août 2004)
Apprenant que l'homme qui l'a violée quinze ans auparavant sort de prison, une jeune femme cherche réconfort auprès de ses amies d'adolescence. Sujets délicats traités avec sensibilité. Récit bien ficelé. Réalisation soignée. Interprétation inégale. (sortie en salle: 27 août 2004)
Après avoir signé les courts métrages «Aux voleurs!» et «Pendant ce temps» puis réalisé PIN-PON, un film de commande pour enfants, Ghyslaine Côté peut maintenant donner sa pleine mesure de cinéaste dans ELLES ÉTAIENT CINQ. Choisissant d'aborder deux sujets délicats, les séquelles d'un viol et l'impact des libérations conditionnelles sur les personnes qui se croyaient à l'abri de leur agresseur, la réalisatrice ne cherche pas à faire le procès de ces réalités. Elle choisit plutôt de se pencher sur la dérive émotionnelle d'une jeune femme et de son entourage, en particulier ses amies d'enfance, la famille immédiate de la protagoniste étant, elle, curieusement absente. Dans un premier temps, le récit célèbre la complicité de jeunesse des cinq amies, lors de scènes pas toujours convaincantes. Par la suite, le scénario se concentre sur le vécu, quinze ans plus tard, de cette héroïne incarnée par Jacinthe Laguë avec une émotion bien contrôlée. Peu à peu, dans une série de flash-backs percutants, on nous dévoile les diverses facettes de la tragédie, faisant de l'agresseur un personnage sans visage, ce qui le rend encore plus menaçant. Même si l'interprétation est inégale, rendant quelque peu factice les rapports qui unissent ces jeunes femmes, la réalisatrice fait preuve d'une belle maîtrise visuelle et livre un film d'une grande sensibilité.
Texte : André Lavoie