H.-K. 2004. Drame sentimental de Wong Kar-wai avec Tony Leung, Zhang Ziyi, Gong Li. De retour à Hong Kong en 1966, un ex-journaliste qui écrit un roman de science-fiction est hanté par un amour perdu. Intrigue labyrinthique mêlant fiction et réalité sur des thèmes d'anticipation et de romance. Ton nostalgique. Poème visuel hallucinant. Mise en scène flamboyante. Interprétation un peu somnambulesque.
De retour à Hong Kong en 1966, un ex-journaliste qui écrit un roman de science-fiction est hanté par un amour perdu. Intrigue labyrinthique mêlant fiction et réalité sur des thèmes d'anticipation et de romance. Ton nostalgique. Poème visuel hallucinant. Mise en scène flamboyante. Interprétation un peu somnambulesque.
Après l'engouement suscité par IN THE MOOD FOR LOVE en 2000, Wong Kar-wai récidive avec une oeuvre labyrinthique mêlant fiction et réalité, véritable miroir à plusieurs faces du sentiment amoureux, qui raconte la suite des «aventures» du héros de son film précédent. Mais cette fois, le spectateur se trouvera peut-être dérouté par tant de circonvolutions temporelles et scénaristiques, qui font écho à celles de L'ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD d'Alain Resnais. Ainsi, l'intrigue apparaît aussi tordue que les circonstances du tournage et de la postproduction du film, qui se sont étirés sur cinq ans. Outre l'allusion à l'année précédant la fin du statut spécial accordé à Hong Kong par la Chine, 2046 se présente comme un poème visuel hallucinant, où l'espace-temps et les personnages se trouvent dupliqués par les arcanes du fantasme ou du souvenir, le tout enrobé d'une panoplie d'effets flamboyants portant la signature magistrale de l'auteur: ralentis, couleurs saturées, cadrages rigoureux, allitération d'images, leitmotive envoûtants, etc. Dans cet univers néanmoins un peu clos sur lui-même, triomphe d'un esthétisme souverain et d'une nostalgie glorifiée, des interprètes de grande classe livrent un jeu plutôt somnambulesque.
Texte : Jean Beaulieu