É.-U. 2003. Drame biographique de Patty Jenkins avec Charlize Theron, Christina Ricci, Bruce Dern. À la fin des années 1980, peu après avoir entamé une liaison avec une jeune fille, la prostituée Aileen Wuornos se met à tuer ses clients. Récit à la fois dur et émouvant, évitant le plus souvent de sombrer dans le sensationnalisme. Réalisation efficace mais pas toujours inspirée. Performance exceptionnelle de C. Theron.
À la fin des années 1980, peu après avoir entamé une liaison avec une jeune fille, la prostituée Aileen Wuornos se met à tuer ses clients. Récit à la fois dur et émouvant, évitant le plus souvent de sombrer dans le sensationnalisme. Réalisation efficace mais pas toujours inspirée. Performance exceptionnelle de C. Theron.
Détenant le titre peu enviable de première tueuse en série exécutée aux États-Unis, Aileen Wuornos a déjà fait l'objet de deux documentaires percutants du cinéaste anglais Nick Broomfield et d'un téléfilm plutôt moyen mettant en vedette Jean Smart. C'est maintenant au tour de la nouvelle venue Patty Jenkins de se pencher sur le destin pathétique de cette prostituée qui rêvait d'être une actrice célèbre. De fait, l'aspect le plus fort et le plus émouvant de MONSTER, c'est d'avoir su illustrer à quel point cette jeune femme abîmée par la vie et entraînée dans une spirale infernale demeurait tout de même d'un optimisme inébranlable face à son avenir. Si le récit est plutôt convenu, donnant par moments à l'ensemble des airs de «téléfilm américain inspiré d'un fait vécu», il évite le plus souvent de sombrer dans le sensationnalisme à rabais. Néanmoins, il y a certaines faiblesses dans la conception du personnage de Selby, qui n'apparaît pas toujours crédible au plan psychologique. À la réalisation, Jenkins livre un travail assez efficace et parfois très sensible, mais sans faire montre de beaucoup d'originalité. Quoi qu'il en soit, le film vaut surtout pour la performance énergique, intense et fort touchante de Charlize Theron, qui n'a pas hésité à s'enlaidir et à prendre du poids pour incarner une Aileen Wuornos plus vraie que nature.
Texte : Louis-Paul Rioux