L’AVIS DE MEDIAFILM

Le jeune cinéaste sud-coréen Kim Jee-woon s'impose avec ce film comme un auteur doué pour le fantastique teinté d'horreur, de poésie et d'étude psychologique. Progressant avec une lenteur savamment calculée, qui permet d'instiller un sentiment d'inquiétude et de peur tenace chez le spectateur, l'intrigue navigue intelligemment entre les eaux troubles d'un thriller purement psychologique, sur des thèmes comme la culpabilité et la souffrance engendrée par le deuil, et un suspense à base d'ingrédients surnaturels (maison hantée, fantômes). À certains égards, le scénario se veut un exercice d'équilibriste qui risque à tout moment de perdre pied, tant le jeu entre le réel et l'imaginaire se veut complexe. Dans l'ensemble, le réalisateur tient son pari, réservant au spectateur quelques surprises étonnantes au fil de ce récit de terreur empreint de tristesse. Campée dans le décor inquiétant d'une grande maison au bord d'un lac, l'histoire donne lieu à une mise en scène très raffinée dont chaque effet a été minutieusement étudié, de façon à en tirer le maximum d'impact. Les images sont très belles et la musique contribue efficacement à la création d'un climat de conte d'horreur. Les interprètes jouent avec beaucoup de conviction.

Texte : Martin Girard