É.-U. 2003. Drame de Alejandro Gonzalez Inarritu avec Sean Penn, Benicio Del Toro, Naomi Watts. Un accident tragique lie les destins d'un enseignant malade, d'une jeune mère de famille et d'un ex-détenu qui vient en aide aux délinquants. Regard pénétrant sur la condition humaine et les tournants du destin. Récit labyrinthique multipliant les sauts dans le temps. Montage élaboré. Réalisation fort précise. Interprétation de premier ordre.
Un accident tragique lie les destins d'un enseignant malade, d'une jeune mère de famille et d'un ex-détenu qui vient en aide aux délinquants. Regard pénétrant sur la condition humaine et les tournants du destin. Récit labyrinthique multipliant les sauts dans le temps. Montage élaboré. Réalisation fort précise. Interprétation de premier ordre.
Outre son regard pénétrant sur la condition humaine et les tournants du destin, la grande force du second long métrage d'Alejandro Gonzalez Inarritu (qui fait à nouveau équipe avec Guillermo Arriaga, son scénariste d'AMORES PERROS) réside dans sa construction labyrinthique, fondée sur de multiples sauts dans le temps. Bien que l'on ne sache pas toujours au départ si les scènes se déroulent en amont ou en aval de l'intrigue, le scénario est tellement bien tricoté qu'on parvient à s'y retrouver sans trop de mal. Ce choix narratif peut paraître quelque peu artificiel, mais la maestria avec laquelle les auteurs ont réussi à maintenir le spectateur dans l'expectative, en l'amenant à reconstituer au fur et à mesure le puzzle du film et ce, en l'entraînant parfois sur de fausses pistes, relève du tour de force. Une telle entreprise n'aurait pu connaître le succès sans un montage très élaboré et une mise en scène des plus précises. Alors que ce type de réalisation se révèle souvent un exercice de style un peu froid, 21 GRAMS dégage au contraire une intense émotion, palpable dans chacune des tranches du récit, imposant une montée dramatique impressionnante. Égal à lui-même, Sean Penn, par son jeu parfaitement nuancé, domine une distribution de premier ordre.
Texte : Jean Beaulieu
Luc Perrault - La Presse
[Inarritu] interrompt constamment le fil de son récit en multipliant les inserts de scènes à venir. Cette manière de raconter, parfois déroutante au début, se révèle la trouvaille du film. Elle s'apparente à la lecture d'un polar dont on voudrait connaître la fin en sautant les pages.
Denis Côté - Ici
Moins manipulateur de génie que Lars von Trier, (...) Inarritu est manifestement terrorisé par le temps mort. Les scènes sont heurtées et courtes. Du coup, l'émotion s'installe difficilement dans la cohue et les dispositifs narratifs ingénieux. (...) 21 GRAMMES est un cinéma (...) efficace, intense, (...) mais frustrant.
Lee Marshall - Screen Daily
(...) Prieto's textured camerawork adds 21 GRAMS to the movie's ravishing aesthetic, using grainy stock and the bleach-bypass process (...) to tweak the look of this drifting, centreless America town (...) away from the everyday. But there are moments when this elegance of form (...) masks certain weakness.
Georges Collard - ROC
Il faut porter beaucoup d'attention (...) pour reconstituer le puzzle de ces vies bouleversées. (...) Inarritu laisse, en connaisseur des lois du suspense, quelques surprises pour la fin du film. Comme l'interprétation est remarquable et le sujet prenant, le résultat est d'une grande qualité.
Jean-Luc Douin - Le Monde
Carla Meyer - The San Francisco Chronicle
Inarritu and Arriaga's first English-language film doesn't approach the brilliance of AMORES PERROS, but it succeeds on a more modest scale. Handheld camerawork creates an uneasy intimacy; a flash-forward, flashback narrative foretells grief, retreats to normalcy, then wallops the viewer with violence.
Olivier de Bruyn - Le Point
Les bifurcations temporelles et narratives que le cinéaste impose au récit trouvent rapidement leur nécessité. Et ce qui chez d'autres aurait rimé avec préciosité renvoie ici aux conflits intimes des protagonistes. (...) La mise en scène, nerveuse, reflète leurs atermoiements.
Jacques Michel - Ciné-Feuilles
Tissant une intrigue passionnate, (...) Inarritu nous plonge (...) au coeur d'une méditation philosophique, empruntant les chemins boueux de plusieurs destinées. (...) C'est le résultat de l'habile mise en scène d'acteurs tous excellents, d'une écriture et d'un montage qui triturent savamment le temps.
David Rooney - Variety
(...) Inarritu is a more visceral than emotional filmmaker. Aside from occasional instances, the drama is more troubling than moving. (...) despite a certain absence of restraint, Inarritu’s film unfailingly commands admiration, not least of all for his skill with the actors.
Alex Masson - Les Inrockuptibles
(...) sans la complexité de cette structure en Rubik’s Cube mental, on s’apercevrait bien vite que les personnages sont simplistes, tendent vers des réactions évidentes. Cela dit, l’interprétation est hors pair.
Louis Guichard - Télérama
[21 GRAMMES] (...) brise la chronologie, présentant les événements dans un ordre apparemment aléatoire. (...) [Ce] n'est pas pour autant un film abstrait, crypté. Remise à plat, l'histoire obéit à la causalité la plus classique. (...) Exercice de style, oui, mais immédiatement relevé par la puissance des comédiens.